Le 19 mars à 10 heures, après avoir été nous baigner à Buffalo beach (la plage de Whitianga) dans une eau guère plus chaude qu’en Bretagne, nous nous sommes rendus à la réception de notre motel. Notre hôtesse nous a fourni les serviettes spéciales et a appelé son mari (l’affaire étant d’importance, il fallait bien deux personnes pour préparer notre mission). Il est donc arrivé muni d’une pelle (nous nous sommes alors demandés qui nous allions devoir enterrer…) et nous a indiqué l’heure à laquelle nous devions accomplir notre mission, soit entre 11 H 15 et 15 H 15.
Munis de notre pelle et de nos serviettes, nous nous sommes alors rendus à Hot Water Beach, le lieu prévu pour la mission. A 11 H 15 précises, nous étions à pied d’oeuvre parmi de nombreux autres candidats. Nos premiers essais furent infructueux, mais, loin d’abandonner, nous avons redoublé d’efforts et nous sommes relayés pour creuser le sable en plusieurs endroits, sans nous écarter de la zone délimitée par les panneaux. Au bout d’une heure d’efforts acharnés mais sans résultat, nous avons observé discrètement les autres belligérants : certains avaient déjà leur place au fond d’un trou guère plus profond que les nôtres, mais beaucoup plus larges. La fumée qui s’en élevait nous donna un précieux indice : le lieu où nous devions creuser se trouvait certainement non loin des trous fumants… Nous nous rapprochâmes donc subrepticement de cette zone, espérant ne pas être délogés par un autre concurrent. Nous plaçant au milieu de l’endroit que nous avions repéré, nous fumes stupéfaits de nous apercevoir qu’à cet endroit précis, il nous fallait remettre nos chaussures tellement le sable nous brûlait la plante des pieds.
Nous battant continuellement contre les vagues qui envahissaient notre trou, nous bataillâmes valeureusement durant encore une heure, mais, nous apercevant que la mer était au plus bas et que notre lutte était vaine, nous décidâmes de creuser un peu plus haut. Notre trou terminé, il nous fallut encore attendre que la mer remonte pour qu’elle apporte un peu d’eau fraîche puisque nous nous étions placés trop près de la source. Les autres participants étaient déjà installés depuis longtemps, mais qu’importe, nous avions gagné notre place au chaud et ainsi accompli notre mission : découvrir la source d’eau chaude qui jaillit sous le sable dans la zone de l’estran à Hot Water Beach, et nous y creuser un bain d’eau thermale chaude…
Notre mission terminée, nous nous rendons à Hahei : C’est un village que vous trouverez dans tous les guides sur la Nouvelle-Zélande car sa plage est magnifique, et l’on peut y faire une balade de 45 minutes jusqu’à « Cathedral Cove », qui est une autre plage sur laquelle le roc qui forme la falaise est creusé jusqu’à former une arcade. Sur le chemin menant à « Cathedral Cove », plusieurs arrêts sont possibles, dont à Stingray, autre plage idyllique où nous eûmes le bonheur de nous baigner et d’apercevoir une raie, que j’ai accompagnée un bout de chemin dans l’eau.
Arrivés à Cathedral Cove, quelle ne fut pas notre surprise d’y trouver un panneau planté pour les visiteurs, annonçant qu’un phoque à fourrure se trouvait là et qu’il ne fallait pas le déranger. J’ai cru d’abord qu’il s’agissait d’une tombe, qu’un phoque avait été enterré là et qu’il reposait en paix… Mais, nous avançant sous l’arche que forme la roche, nous aperçûmes le phoque en question, allongé sous l’arche… Croyant que ce phoque était là souvent et qu’il venait simplement pour se reposer, nous sommes allés vers lui, le prenant en photo. Nous avons appris plus tard qu’en fait le panneau indiquant le phoque avait été placé là le matin même, que ce phoque n’aurait pas dû se trouver là car normalement ils fuient les humains, et qu’il était soit épuisé par un long voyage, soit malade… En tous les cas il était surveillé et protégé, dans la mesure du possible vu le nombre de gens qui viennent voir l’arche. Le garde côte attend de voir si le phoque a simplement besoin de repos, ou bien s’il est malade et a trouvé là son dernier repos, à moins qu’il n’essaie de le guérir ? Je ne sais si cela se fait, ni si c’est possible. En tous les cas cela nous a plutôt remués, ce phoque qui ouvrait les yeux en sentant un humain s’approcher mais qui ne pouvait que lever la tête alors qu’en temps normal il se serait levé, aurait mordu ou se serait enfui.
Après toutes ces émotions, nous sommes rentrés à la nuit tombée au motel : demain, Auckland nous attend !