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vendredi 25 mai 2007

Neige et eau chaude

Nous sommes partis de Bíldudalur pleins d’entrain : nous avions décidé de rallier directement Ísafjördur, tout au nord, pour avoir plus de temps sur la fin du voyage. En Islande, avoir un peu de temps devant soi, ce n’est jamais stupide, notre premier voyage nous l’a déjà enseigné, il suffit d’une petite tempête de neige pour que les jours d’avance disparaissent comme par magie. Or, depuis notre arrivée dans les fjords de l’ouest, la neige n’est pas loin. Des fois, on se demande si on est bien fin mai. Peut-être nous sommes-nous trompés dans notre planning ? Peut-être sommes-nous resté en hibernation estivale pendant notre périple au Québec ? Quelques Islandais nous ont cependant rassurés en nous affirmant qu’ils n’avaient jamais vu de neige au mois de mai…

Donc nous voilà sur la route, quittant la charmante cité de Bíldudalur, enfin « cité », disons un village, et « charmante » faut le dire vite, autant dire un trou. Un trou comme on n’en croise qu’en Islande. En Patagonie peut-être aussi. Bref, nous voilà donc partis. Sur la route, nous croisons une piscine d’eau chaude. C’est LE truc en Islande, les piscines d’eau chaude. On se demande comment ils font pour maintenir une piscine entière, à ciel ouvert, entre 30 et 40 degrés alors qu’il fait 0°, eh bien c’est simple : rien. L’eau chaude jaillit du sol un peu partout, il suffit de la laisser couler et se mélanger avec une eau rafraîchie par l’air ambiant. Cette piscine-ci est assez petite, perdue dans un coin désert, au fond d’un fjord, avec l’inévitable maison abandonnée juchée sur la colline d’à côté. Ça n’a pas l’air très propre, non plus. Dans l’eau chaude, les algues se développent avec bonheur. Nous décidons tout de même de tenter l’expérience. Première impression : avant d’être dans l’eau, ça caille sévère ! Dernière impression : la sortie, quand il faut aller se changer dans la cabane non chauffée, c’est pire. En tout cas nous l’avons fait, nous nous sommes baignés dans une eau chaude sous un air de glace, avec quelques flocons épars qui tombaient ça et là.

Eh oui, depuis notre arrivée à Bíldudalur, il neige un peu sans arrêt. Oh, pas grand chose, de petits flocons secs qui arrivent par bourrasques. Au début, la route (enfin, « route », là encore il faut le dire vite, c’est une piste) est bonne, bien dégagée. Mais peu de temps après la piscine, nous commençons à grimper dans les montagnes et nous retrouvons entourés de neige. Le vent souffle fort de côté, et, par endroits, la route commence à se recouvrir de la neige arrachée aux alentours. Mais tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Nous arrivons à notre deuxième escale : une chute d’eau [1] majestueuse qu’on voit sur tous les prospectus [2]. C’est une chute d’eau qui présente l’originalité de s’évaser sur une bonne trentaine de mètres, en dévalant de rocher en rocher. Je n’en dis pas plus, c’est énorme, réellement, vous verrez sur les photos. C’est beau, et nous avons marché une petite heure pour aller au pied et revenir, on a maintenant envie de rejoindre Ísafjördur, LA grande ville des fjords de l’ouest, avec magasins, pompe à essence, banque. Il n’y a pas de McDo, mais c’est tout juste.

La grosse chute ! IMG/flv/P1070124.flv

Bon, là, le problème, c’est qu’il faut passer plusieurs fois dans la montagne pour atteindre la mégalopole boréale, et il a neigé depuis le matin. Donc, avec un peu d’avance, nous découvrons ce que les Québécois appellent le « Slush » : la neige fondue en une bouillie infâme sur la route. J’aurais tout de même préféré le découvrir à Montréal, entre deux trottoirs, sur une route plane, plutôt que sur une piste à 10°, entre une falaise et un précipice… Dernière surprise du trajet : un tunnel de six kilomètres, creusé dans la roche, avec un trafic à double sens qui passe sur une seule voie, et avec un embranchement souterrain. Le pire, ça a été l’entrée dans ce boyau étroit de pierre brute. Alors que nous roulions dans un paysage blanc, avec la neige qui reflétait la pâle lueur d’un soleil voilé, nous nous sommes retrouvés dans une obscurité presque totale. Puis ce fut la délivrance : Ísafjördur !

Il a continué de neiger toute la nuit. Mais ce n’étaient plus seulement de petites bourrasques, non, de la bonne grosse neige qui reste accrochée au sol. Quand nous nous sommes réveillés, après une bonne nuit dans un hôtel tout à fait classique, la pelouse était blanche. Sur internet, la sécurité routière islandaise indiquait que la route que nous devions prendre était enneigée. Nous avons commencé à envisager de rester un jour de plus, de profiter des (quelques) échoppes de cette grande ville pour magasiner un peu. Mais, après le petit-déjeuner, les choses s’étaient améliorées : le site indiquait que les routes étaient maintenant dégagées. Et, effectivement, nous n’avons rencontré aucun problème.

Ce côté des fjords est assez majestueux. C’était peut-être la lumière que nous avons eue… Assez spectrale… Un soleil blafard, qui passe tout de même au travers des nuages. Des reflets argentés sur l’eau glacée des fjords. La neige sur les flancs des montagnes… Le vent, aussi, qui faisait onduler l’eau des fjords, en leur donnant une allure océanique. Je ne sais pas, c’est tout ça. En tout cas de beaux souvenirs. Sur la route, nous avons de nouveau croisé une piscine d’eau chaude, plus petite, entre la piste et l’eau du fjord. Mais, cette fois-ci, nous n’avons pas eu le courage d’essayer, il faisait trop froid !

En milieu d’après-midi, nous sommes arrivés à notre hébergement, réservé le matin, même s’il n’y a presque pas de touristes en ce moment en Islande et que les réservations sont une précaution inutile. C’est une auberge installée dans un ancien collège. Et il y a, ici aussi, une grande piscine alimentée par une source d’eau chaude géothermale. Chic. Nous nous installons puis sautons dans l’eau… Presque. Il faut dire que : 1) L’air est glacé, donc se déshabiller sur le bord de la piscine n’est pas spécialement drôle. 2) L’eau est brûlante, donc il ne faut pas compter entrer dedans d’un coup. Après moult hésitations, entrée puis sortie du pied, nous avons trouvé un coin où l’eau était un peu moins chaude. Après, nous sommes restés deux heures à barboter là-dedans !

« Welcome to Iceland », nous avait déclaré un de nos hôtes quand nous avions vu les premiers flocons tomber. Effectivement, nous y sommes. Sur une des cartes du pays, assez drôle, certaines régions sont indiquées hantées, ou habitées par des trolls, ça nous a beaucoup fait rire quand nous l’avons ouverte. Mais, il faut que l’on vous dise. Alors que nous barbotions dans la piscine, nous avons entendu des voix de l’autre côté de la palissade. Au début, nous avons seulement pensé que c’était des gens qui discutaient, mais, en écoutant mieux, nous avons tous les deux entendu une femme, seule, qui récitait quelque chose d’un air grave. Quand nous avons échangé nos impressions sur ce que nous entendions, la voix s’est tue. Alors… Welcome to Iceland !

par Fabrice

Notes

[1] Une « foss », en langage indigène, d’où l’expression « Ça c’est d’la foss ! »

[2] Remarquez, sur les prospectus, on voit aussi des photos des sculptures douteuses dont Myriam vous a parlé dans le précédent article… Alors, les prospectus…

Photos

Une chute d'eau entre Bildudalur et Isafjordur Une piscine d'eau chaude Une piscine d'eau chaude Sur la route entre Bildudalur et Isafjordur Sur la route entre Bildudalur et Isafjordur Sur la route entre Bildudalur et Isafjordur Les cols enneigés Sur la route entre Bildudalur et Isafjordur Sur la route entre Bildudalur et Isafjordur Sur la route entre Bildudalur et Isafjordur La chute de Dynjandi La chute de Dynjandi La chute de Dynjandi La chute de Dynjandi La chute de Dynjandi Isafjordur by night Attention aux oiseaux qui volent ! Sur la route entre Isafjordur et Reykjanes Sur la route entre Isafjordur et Reykjanes Sur la route entre Isafjordur et Reykjanes Sur la route entre Isafjordur et Reykjanes Une petite piscine d'eau chaude Reykjanes Reykjanes Panneau de mise en garde La piscine de l'hôtel La piscine de l'hôtel

Carte

Diaporama

 

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La chute de Dynjandi

 

Forum

3 Messages de forum

  • Neige et eau chaude 26 mai 2007 14:00, par vio

    Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!! Elles sont trop belles vos photos !!!!!!!!!!!!!!!!!! Fôdra kvous mapprenié a en prendre des comme sa en rentrant a brest !!!!!!!!!!!

    Bildudalur, Isafjödur, kels droles de nms !!!!!!!!!

    bon alors !!! zavé fé du chien de traineau ??????
    allé a+
    VIOvio

    • Neige et eau chaude 27 mai 2007 16:14, par Myriam

      Ah ben ça, il suffit d’avoir un bon appareil photo !
      Pour les noms, ici une pizza s’apelle une "pizzur", trop drôle ! On n’a pas fait de chien de traineau, c’est au Canada qu’on peut en faire, alors on en fera l’année prochaine !

      • Neige et eau chaude 27 mai 2007 19:56, par vio

        pizzur !!!!!! waahahahahaha !!! trp drole !!!