Après les seize fjords que nous avons traversés, nous avons commencé à être las de ces allers-retours de la pointe du fjord vers le fond du fjord, puis du fond du fjord vers la pointe du fjord suivant… A la longue, ça use, surtout quand on sait qu’il y en a 42 en tout… Nous avons donc décidé de quitter l’hôtel Reykjanes et la région des fjords de l’ouest, pour revenir sur nos pas, malgré le temps peu avantageux (neige non dégagée sur la route). Nous sommes donc arrivés samedi soir dans les environs de Reykjavik. Ne trouvant pas d’hébergement (tout était complet), nous nous sommes rabattus sur le bungalow que nous avions quitté une semaine auparavant.
Le lendemain, pressés de retrouver les pistes défoncées, nous sommes allés nous promener sur la péninsule de Reykjanes (rien à voir avec le nom de notre hôtel dans les fjords de l’ouest), à côté de Keflavik. Nous sommes allés voir le « pont entre les deux continents », qui est en fait une faille causée par la dérive des plaques continentales européenne et américaine, le passage entre les deux continents ayant été matérialisé par un pont au milieu des champs de lave. La faille en question est un peu décevante, car elle ne fait que vingt mètres de long environ, mais nous avons apprécié le symbolisme de ce passage de l’Europe à l’Amérique, nous qui allons y émigrer. En outre, le paysage apocalyptique nous a comblés : sable noir, roches magmatiques, végétation quasi-inexistante (mais téméraire), en plus des fumerolles lointaines des usines géothermiques. Ce qui nous a étonnés, en revanche, est la fréquentation du lieu, apparemment apprécié des Islandais qui y viennent en masse en promenade dominicale.
C’est cette affluence qui nous a décidés à quitter ce lieu pour prendre la direction des fumées que nous apercevions au loin sur la mer et qui nous intriguaient. Arrivés à proximité des fumées, nous avons constaté qu’il s’agissait des rejets d’une des usines géothermiques de la région. Nous sommes donc entrés dans le périmètre de l’usine, puisque l’accès n’en était pas interdit, et nous avons roulé jusqu’à la mer. Là, nous avons pu observer la vapeur d’eau qui s’élève au-dessus de la mer, l’eau bouillante étant rejetée dans l’océan. Nous nous sommes demandé si les poissons qui habitent ces eaux sont cuits sur place, et si l’on peut pêcher du homard tout préparé… Plus sérieusement, il semble déconseillé de se baigner à cet endroit, du moins nous ne nous y sommes pas risqués, en raison notamment de la fumée et de la couleur peu engageante des rochers (blancs et jaunes). Cependant, cette visite nous a donné envie de prendre un bain d’eau chaude, et nous avons atterri une nouvelle fois au Lagon Bleu, malgré l’affluence dominicale. Cette fois, l’eau était un peu trop chaude à notre goût. Nous nous sommes donc réfugiés dans un coin du lagon où l’eau est rafraîchie par un courant d’eau froide venant de l’extérieur. Cela nous a permis de découvrir une nouvelle partie du Lagon Bleu que nous n’avions pas encore explorée.
Lundi, nous avions prévu une sortie à Reykjavik pour faire du shopping. Nous avions précisément choisi ce jour car nous pensions trouver les magasins ouverts… Quelle ne fut pas notre déception ! Malgré les horaires d’ouverture indiqués sur les portes des magasins, ils étaient tous fermés… Nous avons d’abord pensé que nous nous étions trompés d’un jour, et qu’il devait en fait être dimanche (quand on est en vacances, on ne compte pas !). Trouvant un bouquiniste ouvert, nous avons demandé au vendeur pourquoi tous les autres magasins étaient fermés, ce à quoi il nous a répondu que c’était un jour férié… Argh ! On n’y avait pas pensé ! On avait même payé le parcmètre ! En revenant à la voiture, nous nous sommes rendu compte que nous étions les seuls à avoir mis de l’argent pour le parking…
Dépités, nous avons ensuite visité le réservoir géothermique de la ville, qui offre une vue panoramique sur Reykjavik. Nous avons terminé notre balade de la journée à la plage thermale (Ylströndin Nauthólsvik), très appréciée des habitants de la ville. En effet, de nombreux Islandais étaient rassemblés autour d’un barbecue, mais il n’y avait que les enfants qui se baignaient. Nous avons tâté l’eau, qui n’était guère plus chaude qu’en Bretagne. Nous attendrons donc notre prochaine visite au Lagon Bleu pour nous baigner !
Mardi, pour notre dernière journée, nous sommes repartis à la découverte des endroits reculés de la péninsule de Reykjanes. Au bout d’une route qui semblait être faite de tôle ondulée tant la voiture cahotait, nous avons trouvé une zone géothermique active : solfatares, fumerolles et boue bouillonnante… Un peu plus loin, après quelques kilomètres de « tôle ondulée », nous avons longé un lac dont les rives étaient ornées de pierres d’un jaune étonnant. Il paraît qu’un monstre y séjourne encore. Quand on voit le coin, on y croit facilement. Puis nous sommes retournés au Lagon Bleu qui, cette fois, était vert (en raison de la chaleur de l’eau, paraît-il) ! Chaque jour est unique au Lagon bleu…
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