Si j’étais un animal, je serais un chat efflanqué qui se promène par-ci par-là, trop contemplatif pour bien se nourrir. Je serais plus enclin à la déambulation qu’à la chasse. La vie des animaux n’est pas plus simple que celles des humains. Je suis un humain contemplatif qui investit peu d’énergie dans sa promotion sociale. Je critique la société parce que je trouve qu’elle ne laisse pas assez de place aux contemplatifs, pourtant des êtres particulièrement créatifs. Socialement, la créativité, si elle ne se complète pas d’ambition, n’est pas une valeur sûre. Le monde se donne plus volontiers aux guerriers, ou aux fourmis industrieuses, à la limite. Enfin, le monde… le monde social. Le monde réel appartient à tous ceux qui y vivent. Donc vivre pleinement, sans autre soucis, est le meilleur moyen de l’appréhender ! Il n’en reste pas moins qu’une société qui exploiterait la créativité des contemplatifs aurait beaucoup à gagner… Peut-être… Une telle société n’a jamais existé, ni chez les humains, ni chez les animaux.