La guerre approche, j'ai vu la mort ce soir.
Elle est venue pour m'obliger à écrire. Pour m'obliger à dire que la guerre approche... maintenant je l'entends gronder.
La mort ne portait pas de faux, elle n'était pas venue pour emporter mon âme, elle ne voulait pas se charger.
Elle est juste venue me dire quelque chose, parler, comme on parle à la terrasse d'un café.
La guerre approche, mais la mort n'était pas non plus habillée de noir. Elle portait un costume mauve et vert. C'était absolument horrible mais tout à fait correct.
Elle m'a dit que je mourrais peut-être avant la guerre. Il faut voir… Combien de personnes veulent-elles ma mort ? Moi je veux ma vie, mais je ne suis plus très sûr et je suis tout seul. Je me suis accroché tout de même.
La guerre est arrivée et je ne suis pas mort.
J'ai trouvé le Graal. Je l'ai regardé et je ne suis pas mort non plus. J'y ai vu la guerre. J'y ai vu l'esprit du monde. La guerre est passée.
Il y a mille pleurs au fond de ce ruisseau.
