En fermant le bouquin, j’étais content de l’avoir lu. Pourtant ce n’était pas gagné : pendant une bonne moitié, je me suis demandé ce que je faisais dans cette galère…
D’abord le fond, qui me semblait anecdotique et invraisemblable. Comment oublie-t-on un mot ? Et un seul ? Il est vrai que les dysfonctionnements cérébraux sont parfois fort étonnants, je me souviens par exemple d’un article dans une très ancienne revue scientifique qui parlait de patients incapables de voir certains objets placés devant eux alors qu’ils percevaient parfaitement tout le reste. C’est « l’homme qui ne pouvait voir un stylo ». Et puis je me suis laissé happer par l’histoire, que je trouve finalement très riche : l’idée que l’imagination permet de retrouver des vérités enfouies, que les évènements de notre prime enfance influent tout le reste de notre vie, la description du monde des sondages, auxquels, finalement, on peut faire dire ce que l’on veut. Oui, tout ça sonne vrai, et a de la profondeur. Au final un roman bien troussé qui laisse le lecteur à ses réflexions.
Le style, aussi, m’a aussi un peu gêné, malgré de très beau passages. Lourd parfois, répétitif ou malhabile dans certains passages… J’ai eu l’impression que le correcteur s’était endormi sur son travail. Quelques grossières coquilles, des mots manquants, ont accentués ce sentiment. Les éditeurs ne sont plus ce qu’ils étaient… Mais, là aussi, j’ai fini par m’habituer au son du récit. un mélange de belle littérature et de construction hasardeuse. Pas désagréable au final même si la lecture accroche de temps en temps sur une tournure étrange.
À recommander au bout du compte !
