Great Ocean Road dans le brouillard

Pas fâchés de quitter Warrnambool ce matin. Les corbeaux croassent toujours, à toute heure, décidément lugubres. Nous reprenons la « Princess Highway » pour 15 km avant de bifurquer sur la « Great Ocean Road », qui devait être un des temps fort de ce trajet d’Adélaïde à Melbourne, toujours sous un ciel gris. On se croirait en Bretagne. Avec le brouillard qui s’élève, on s’attend d’une minute à l’autre à voir un panneau « St Renan » apparaître sur le bord de la route (et il faudrait alors rapidement se remettre sur le côté droit de la route…).

En arrivant près de la côte, nous découvrons une végétation rase (mais verte, ce qui change des paysages de l’Australie du Sud), on pourrait maintenant se croire en Islande… La route est étroite, elle sinue dans ce paysage fantomatique. Nous faisons une première halte pour voir le paysage. Nous nous rendons tout de suite compte que ce trajet est beaucoup plus touristique : il y a pas mal de monde, des cars, et des panneaux « En Australie on roule à gauche »… Mais la vue sur la mer est effectivement très jolie. C’est une côte déchiquetée, très friable, qui se fait manger par la mer.

Un peu plus loin nous loupons l’arrêt pour les « 12 apôtres », des blocs de calcaire (?) tombés dans l’eau, peu éloignés de la falaise. Il paraît qu’il y en a 13 (dont un récent, mais ils n’ont pas rebaptisé le site…). En fait, il y a tout un centre touristique, avec un grand parking, un magasin de souvenirs et tout le tralala, nous ne nous sommes pas arrêtés parce qu’il est situé du mauvais côté de la route. Un peu plus loin nous découvrons qu’il y avait un souterrain pour accéder au site… Mais peu importe, ce n’était de toute manière pas très tentant d’aller faire quelques photos accompagnés d’une centaine de touristes… Un peu plus loin nous nous arrêtons sur un parking (du bon côté, lui) pour tenter de voir ce que nous avons manqué… Et là, non seulement on peut voir les rochers (certes, il n’y en pas 12 mais seulement 2, mais bon, ce ne sont après tout que des cailloux dans l’eau), mais on peut aussi descendre sur la plage pour faire une petite balade…

Le ciel se dégage, comme la veille, vers midi… Mais nous savons qu’il n’y en a pas pour longtemps, avant 16h, tout sera de nouveau recouvert de nuages (la température change également beaucoup : dès que le soleil se montre on se croirait dans un four). La plage est magnifique, l’océan arrive en grosses vagues qui se fatiguent en remous, partent dans tous les sens, soulèvent le sable, et viennent mourir en vaguelettes sur la plage. Il y a des couleurs magnifiques : un contraste entre le sable très jaune et le bleu aéré des vagues écumantes.

Depuis le matin, nous découvrons aussi les mouches dont parlent les guides. Extrêmement, hallucinament, extraordinairement, désagréables ! Elles nous entourent en nuées, se posent partout, manquent de s’engouffrer dans nos bouches. On dirait qu’elles veulent absolument se faire prendre en photo pour être sur internet ! L’une d’elles a d’ailleurs réussi !

Nous continuons la route sans faire beaucoup d’autres arrêts. La « Great Ocean Road » quitte l’océan pour aller sinuer dans la forêt… assez sportif quand on ne maîtrise pas encore parfaitement la conduite à gauche. Nous arrivons vers 16h à Apollo Bay et cherchons tout de suite un motel pour éviter le rush de la soirée (tout le monde cherche une chambre vers 18h). Effectivement, le soleil est de nouveau masqué derrière une épaisse couche de nuages…