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vendredi 2 mars 2007

Ayers Rock, le géant endormi

Nous avons quitté Alice Springs en car, traversant une partie du désert jusqu’à Yulara, le site sur lequel se trouve l’Ayers Rock. Durant les deux premières heures de route, le paysage est assez monotone : la végétation est toujours la même, la terre rouge (couleur due à l’oxydation d’un minerai qu’elle contient, normalement la terre est grise). On aperçoit juste quelques vaches et quelques carcasses de voitures abandonnées, et quelques oiseaux de proie assez impressionnants. Cependant, plus on s’enfonce dans le bush, plus la végétation se fait rare. À Yulara, la chaleur et les mouches se font plus prenantes qu’à Alice Springs. Il paraît que le mieux à faire, pour ne pas s’épuiser à chasser les essaims de mouches qui vous assaillent, est de les laisser faire, car en fait elles vous nettoient la peau ! (d’après le livre « message des hommes vrais au monde mutant » , de Marlo Morgan, voyage initiatique dans le bush en compagnie d’un groupe d’aborigènes). Uluru est le nom aborigène d’Ayers Rock. Ce que je considérais jusqu’alors comme un gros caillou est, dans la culture aborigène, un lieu sacré créé par les Tjukuritja, leurs ancêtres créateurs. Par chance, le ciel s’est couvert au moment où nous sommes arrivés à l’entrée du parc national. L’entrée est payante (25 $ australiens par personne), ce qui finance le centre culturel aborigène, qui est l’oeuvre d’une collaboration entre les aborigènes, et l’ « environment Australia ». Un tract est distribué aux visiteurs pour expliquer les règles à respecter sur le site d’Uluru, à savoir que c’est un lieu sacré et qu’on ne doit pas s’arrêter n’importe où ni prendre des photos là où c’est interdit. Les aborigènes demandent également aux visiteurs de ne pas escalader Uluru, cela reviendrait pour nous français à voir quelqu’un gravir Notre Dame, par exemple… « Les anangus (aborigènes) se soucient de ce que les touristes apprennent lors de leur visite (…) et espèrent qu’à votre départ, vous emporterez avec vous une compréhension de leur culture et que (…) vous aussi vous verrez qu’Uluru (…) et la terre font partie de la représentation éternelle du passé, du présent et de l’avenir et aussi de la relation de tous les êtres les uns avec les autres. » (extrait du tract)

Plus on approche Uluru, plus il est impressionnant : on dirait de la terre entassée en un beau drapé lisse de forme étrange, comme un animal endormi. On aperçoit par endroits des traces d’écoulement, de l’eau semble s’être écoulée de l’intérieur du « monument » (finalement, c’est peut-être le nom qu’il faut lui donner). Il y a également quelques éboulis,quelques ouvertures dans la roche, qui ressemblent à des blessures, ainsi que des crevasses où on peut imaginer des visages peu avenants (bouche ouverte sur un cri d’horreur ?!). Nous suivons la route qui fait le tour du rocher, nous arrêtant pour prendre quelques photos là où nous ne voyons pas le panneau « interdit de photographier ». Malgré cela, un gardien du parc vient nous prévenir que nous sommes arrêtés à un endroit interdit, matérialisé par une ligne jaune sur la route, mais ces délimitations ne sont pas claires, des aires de stationnement étant prévue à d’autres endroits où la ligne jaune est aussi dessinée…

Bref, tout cela confère à Uluru une aura de mystère, et j’en parlerai désormais autrement que d’un « gros caillou » comme je m’amusais à le faire auparavant. Comme le disent les aborigènes, il faut regarder Uluru directement, à l’intérieur, afin de voir ce qu’il est réellement : un de leurs ancêtres créateurs.

Le centre culturel aborigène étant fermé (il est 18 heures), nous nous dirigeons vers Kata Djuta, autre site d’importance, à 44 km de là. Ce sont d’autres montagnes, qui semblent également avoir été poussées du dessous, de l’intérieur de la terre, par des êtres aux formes étranges. En quittant le site d’Uluru, nous voyons des gens attendant déjà d’assister au coucher du soleil derrière le mont, certains montés sur le toit de leur voiture pour mieux voir. Après un arrêt devant Kata Djuta, les montagnes aux formes étranges, nous rentrons à la nuit tombée. Les panneaux « attention kangourous » nous laissent espérer apercevoir enfin un de ces marsupiaux, mais nous n’aurons pas cette chance, cette fois non plus…

Nous décollons le lendemain de Connelan, l’aéroport à proximité de Yulara (qui n’a d’ailleurs aucun intérêt à part les montagnes : c’est un lieu fait pour les touristes, avec des hôtels, des restos, des boutiques et un supermarché…). Vu du ciel, le paysage ressemble aux peintures aborigènes. Comme ils sont forts pour les voyages astraux et autres tours de passe passe de l’esprit, ce n’est finalement pas si étonnant qu’ils puissent représenter leurs territoires… vus d’en haut ! Après une heure de vol en direction de Sydney, la végétation au sol semble avoir disparu… On ne distingue plus que la terre rouge et quelques « trous » gris par endroits… 30 minutes plus tard seulement, des rectangles s’alignent en bas : des terres cultivées. Nous approchons de Sydney, dernière étape de notre séjour en Australie. Nous sommes heureux des 22 degrés annoncés sur Sydney par le pilote, ça va nous changer de la fournaise de l’ « outback » (l’arrière pays australien) !

Après avoir été quelque peu secoués et promenés au-dessus de Sydney (vue imprenable du ciel sur les alignements de maisons et les nombreuses piscines dans les propriétés), nous devrons attendre longtemps avant de récupérer nos bagages et de nous mettre en quête d’une navette vers le centre ville sous une pluie battante. Le principe de la navette est simple : Il faut acheter un ticket au guichet, puis s’arranger avec le conducteur d’une des camionnettes qui attendent pour savoir laquelle peut nous déposer à notre hôtel, les itinéraires étant définis suivant les endroits où les différentes personnes se rendent. Notre conductrice est chinoise, elle vient de Canton, et elle dit qu’ici les gens ne savent pas conduire. Elle, en revanche, n’hésite pas à se frayer un chemin dans les nombreux bouchons de la soirée. Nous ne regrettons pas de ne pas avoir loué de voiture ici ! Nous mettrons quand même deux heures avant de rejoindre notre hôtel… Quel contraste avec le bush ! Je ne sais si c’est un soulagement de retrouver toute cette agitation, disons que cela nous est plus familier… En fait, chaque situation a ses avantages et ses inconvénients : la chaleur et les mouches dans le désert, l’agitation frénétique et la cohue à Sydney. Nous allons nous promener dans le quartier de Kingscross où nous logeons, remarquant au passage que c’est l’équivalent de Pigalle à Paris… Ceci dit, la ville est animée, mais il y fait bon, pas seulement au niveau de la température, mais aussi en ce qui concerne l’atmosphère qui y règne : les gens ne sont pas agressifs ni aussi pressés qu’à Paris, et on se dit qu’il doit y faire bon vivre…

par Myriam

Photos

Le désert Les monts du désert Le désert La végétation du désert Un plateau au loin Le sable rouge La végétation du désert La végétation du désert La végétation du désert Kata Djuta La végétation du désert Uluru Uluru Uluru (et un arc-en-ciel) Uluru Uluru Uluru Uluru Uluru Uluru Uluru Uluru Uluru Uluru Kata Djuta Le soleil joue à cache-cache avec les nuages Désolé pour le poteau ! De drôles d'oiseaux Kata Djuta Kata Djuta Kata Djuta Kata Djuta Kata Djuta Un corbeau en ombres chinoises

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