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mercredi 9 mai 2007

À la découverte du Québec (profond)

Après deux semaines passées à Montréal, nous voici de nouveau sur les routes, dans le voyage, en vacances… Chouette.

Nous avons décidé de quitter Montréal en remontant Sherbrooke tout du long jusqu’au bout de l’île [1]. Au bout de quinze kilomètres, nous y étions encore. Des condos [2], des magasins de tout, des zones industrielles, puis de nouveau des condos, des magasins… Nous regardons, curieux, les numéros des immeubles, nous en sommes tout de même à 15000 ! Nous n’avions pas imaginé Montréal si grand, il faut dire que nous sommes restés dans le centre, que dis-je, sur le « plateau » [3], pendant ces quinze derniers jours. Et ce n’est pas encore fini, passé le pont qui enjambe la rivière, nous nous retrouvons dans les banlieues… Enfin, ça n’a pas plus l’air d’une banlieue que les faubourgs de l’île, même peut-être moins, mais c’est habité sans discontinuer. En fait nous nous rendons compte au fur et à mesure de notre progression que le Saint-Laurent est bordé de maisons tout du long, à peine quelques aires de pique-nique, de temps en temps…

Alors que nous étions encore à Montréal, en train de laborieusement charger nos sacs dans le coffre, un homme s’est arrêté sur le bord de la route pour nous demander : « Vous cherchez quelque chose, vous avez besoin d’aide ? ». Nous : « Non, non, ça va, on regarde juste le trajet ». Mais la discussion commence : « Vous allez où ? », « Nous remontons le Saint-Laurent… », « Ah… Alors le mieux c’est de remonter Saint-Laurent [4], pis de prendre Saint-Urbain, après il y a des indications… » Je le laisse finir, je ne suis plus… Nous, nous avons décidé de partir par Sherbrooke ! Encore un peu avant, le libraire à qui je demandais le guide des « Gîtes et Auberges du Passant » m’avait entrepris pour me conseiller les meilleurs coins sur la route du lac Saint-Jean… Et encore, sur la route, nous nous arrêtons pour boire un café, entre autre, et nous commençons à discuter avec la vendeuse et un camionneur : « Vous faites quoi ? », « Ah, des études… Ah ben c’est intéressant ça », « Oui, les études de langue c’est compliqué… Par contre pour les enfants bilingues, ça va… » Est-il possible de ne pas être sympa, dans ce pays ? Un ours, il y en a pourtant plein, des ours… Et est-ce qu’il y a une limite ? Pourrait-on, par exemple, imaginer un pays où tout le monde est trop sympa, jusqu’à l’écoeurement, jusqu’à l’envie de fuir… Non, je blague, nous n’avons aucunement envie de fuir, c’est plutôt agréable d’être bien accueilli partout ! Le seul petit hic, c’est que nous ne comprenons pas tout ce que disent nos gentils interlocuteurs… À Montréal c’était déjà parfois compliqué, plus au nord, ça devient pratiquement impossible. Enfin, ça dépend des gens…

La route entre Montréal et Trois-Rivières, notre première étape, ne nous laissera pas un souvenir impérissable. C’est assez morne, grisâtre malgré le soleil radieux. Et plat, tellement plat… Sur la rive opposée du fleuve, on voit à peine la côte s’élever ! Nous traversons des zones agricoles, nous passons devant des usines, et, au bord du fleuve, toujours ces maisons proprettes alignées les unes à côté des autres… Nous traversons aussi des petits villages d’une quiétude mortelle. Petites rues calmes, maisons de bois impeccablement entretenues, l’église, la mairie… Ça fait froid dans le dos. L’arrivée à Trois-Rivière n’est pas beaucoup plus encourageante : après avoir traversé une zone commerciale avec Mc Donald, PFK [5] et tout un tas de grandes surfaces, nous débarquons au beau milieu d’une zone industrielle, large rue poussiéreuse et sans marquage au sol, avant de rejoindre la ville [6]. En plus nous avons appris dans le centre d’information touristique, dans lequel nous nous sommes arrêtés totalement par hasard, parce que nous passions devant, que la ville héberge en ce moment un séminaire scientifique… Plus de quatre milles personnes ont débarqué, il n’y a plus une chambre d’hôtel libre dans le centre ville. La gentille [7] hôtesse du centre d’information, nous propose de nous rabattre sur le Motel Miami, de l’autre côté de la ville, sur notre route du lendemain. Charmante banlieue…

Le lendemain matin (midi), nous sommes prêts à repartir, nous allons rendre les clefs de la chambre quand le patron, qui est français, installé depuis quatre ou cinq ans au Québec, nous demande ce que nous avons pensé des élections… Ça sent le traquenard mais nous répondons quand même que nous n’en sommes pas très contents. Le gars, et sa femme, eux, sont très contents… Effectivement, il doit y en avoir des gens heureux… Cinquante trois pour cents si j’ai bien compris. J’espère pour tout le monde qu’ils continuent, qu’ils ne déchantent pas rapidement… Le gars finit par nous promettre une nuit gratos si, comme il le pense, le nouveau président prend des ministres de gauche dans son gouvernement… Bon, c’est dommage, on n’avait pas trop l’intention de revenir…

Nous reprenons notre remontée du Saint-Laurent, après un arrêt dans une basilique monumentale. Les deux tiers des communes traversées portent un nom de saint ici, et il semble, d’après les dépliants récoltés à l’office de tourisme, que les églises soient les principales attractions touristiques. Pourtant nous avions lu à Montréal que les églises québécoises sont désertées, qu’elles sont même vendues comme habitation. Et, effectivement, nous avions constaté qu’une des entrées de l’université du Québec à Montréal est aménagée dans une ancienne église…

Le paysage, au-dessus de Trois Rivières, s’avère beaucoup plus avenant. Il y a plus de végétation, et surtout quelques collines, enfin ! Mais toujours autant de maisons construites sur les berges et aussi peu de points d’accès.

Enfin, en début d’après-midi, nous arrivons à Québec, en plein dans la vielle ville. Nous n’avons aucun problème à trouver un hôtel, il ne doit pas y avoir de séminaire ici. Une ville fortifiée… C’est un peu exceptionnel en Amérique… Nous déambulons dans les ruelles et sur les remparts pendant toute l’après-midi. C’est une ville qui a l’air calme et agréable, du moins le centre. Aux alentours, nous apercevons depuis les remparts d’innombrables usines et entrepôts, et, en arrivant, nous avons traversé des zones moins typées que le centre. Mais nous n’avons pas trop envie de nous attarder ici : après deux semaines à Montréal, nous avons hâte de retrouver un peu la nature (au lac Saint-Jean)…

par Fabrice

Notes

[1] Je traduis pour les Français de France : nous avons suivi la rue de Sherbrooke jusqu’à la sortie de la ville

[2] condominums : les genre de petits immeubles découpés en appartements qu’on trouve partout ici…

[3] Le plateau Mont-Royal, le quartier des bobos..

[4] la rue

[5] KFC, en français ça donne Poulet Frit du Kentuky…

[6] Remarquez bien, mon premier contact avec Brest m’a fait le même effet : je suis arrivé par le port de commerce…

[7] Encore et toujours cette gentillesse…

Photos

Les berges du Saint Laurent Les berges du Saint Laurent Les berges du Saint Laurent Les berges du Saint Laurent Basilique de Notre-Dame-du-Cap Basilique de Notre-Dame-du-Cap Basilique de Notre-Dame-du-Cap Basilique de Notre-Dame-du-Cap Basilique de Notre-Dame-du-Cap Basilique de Notre-Dame-du-Cap Basilique de Notre-Dame-du-Cap Un paquebot qui remonte le Saint-Laurent Basilique de Notre-Dame-du-Cap Basilique de Notre-Dame-du-Cap Les berges du Saint-Laurent Les berges du Saint-Laurent No comment ! Les berges du Saint-Laurent Les berges du Saint-Laurent Les berges du Saint-Laurent Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec Le vieux Québec

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