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lundi 21 mai 2007

Des nuits blanches comme neige

C’est une sensation curieuse de débarquer dans un pays étranger et de se sentir chez soi… Après tous ces pays traversés, que je ne connaissais pas auparavant, atterrir dans un pays que j’ai déjà visité me le rend peut-être familier, à tel point qu’en foulant le sol d’Islande la phrase qui me vient à l’esprit est : « Home, sweet home »… L’impression de se trouver sur une autre planète est toujours là, teintée cette fois du sentiment de savoir où l’on met les pieds, quelque chose du genre : Je connais cette planète, j’y suis déjà allée, et c’est une planète que j’aime.

Nous avons passé deux journées à Keflavik, là où se trouve l’aéroport, parce que notre hébergement nous était agréable et que la proximité du Blue Lagoon le rendait encore plus attrayant, sans oublier bien sûr le jet-lag qui nous faisait somnoler une partie de la journée et veiller une partie de la nuit, d’où l’hésitation à se lancer sur les routes d’Islande (je devrais plutôt dire : la route d’Islande, puisqu’il y a une seule route principale !). Nous sommes donc retournés une deuxième fois au Lagon Bleu (voir l’article précédent), après une balade sur la côte déserte au bord de l’océan, à l’ouest de Grindavik (à Reykjanesviti exactement). Nous n’y sommes pas restés longtemps, en raison du vent glacé qui nous caressait de façon implacable… Nous étions cependant heureux de retrouver ces espaces vides et désolés faits de lave et de cendres, de rocs et de sable, sans un humain à l’horizon. Nous baigner dans les eaux chaudes du Blue Lagoon fut un soulagement et un bonheur ineffable après la morsure du froid, d’autant plus que nous sommes arrivés au Lagon après 18 heures, heure à partir de laquelle il commence à être de moins en moins fréquenté, pour finir à 21 heures 45, heure de la fermeture, presque seuls visiteurs du lieu, nous prenant pour des dieux vikings se reposant après une longue bataille…

Nous sommes retournés à notre petit chalet après nous être ravitaillés au snack du coin, sombrant vers une heure du matin dans un sommeil lourd, pour être réveillés à trois heures du matin par des voix au-dehors, puis un klaxon de voiture qui n’en finissait pas (en pleine nuit, cela fait de l’effet !). Nous sommes tout de même parvenus à nous rendormir, nous disant que les Islandais doivent faire la fête le samedi soir et rentrer tard… Mais, quand nous fûmes à nouveau réveillés, une heure plus tard, par des coups sur la porte de notre chalet, et que la personne qui frappait a actionné la poignée de la porte en même temps, avant de repartir – sans que nous ayons le temps de nous lever pour aller voir – là, nous nous sommes demandés quelle mouche avait bien pu piquer les Islandais (cela a cependant confirmé nos doutes sur le fait qu’en cette période de l’année il ne fait jamais nuit la nuit en Islande : même à quatre heures du matin il fait grand jour !). Nous nous sommes rendormis tant bien que mal, jusqu’à six heures, où le même scénario s’est produit : coups sur la porte puis bruits de pas qui s’éloignent, accompagnés cette fois de rires étouffés… Nous nous sommes levés tous les deux mais il était bien sûr trop tard, il n’y avait plus personne à la porte. Nous nous sommes rendormis une fois de plus, jusqu’à ce que le réveil sonne à 10 heures, heure à laquelle nous devions préparer notre départ vers le nord et les fjords du nord ouest que nous comptions rejoindre en deux jours. Inutile de vous dire que cette journée de voyage fut plutôt difficile…

Entre somnolence et bâillements, nous atteindrons tout de même Stykkishòlmur, petit village au nord de Reykjavik, sur la deuxième péninsule de l’Islande occidentale. C’est de là que part notre ferry pour les fjords de l’ouest, le lendemain. Nous débarquons à 17 heures à notre hébergement, une maison d’hôte contactée dans la journée par téléphone, ce qui nous a permis de constater que la vieille dame fort charmante qui tient cette maison d’hôte ne parle que l’islandais… Pas facile du coup de s’entendre sur le type de chambre que nous recherchons, sans parler des prix ou de notre heure d’arrivée. Parvenus à destination, nous lui demandons donc, avec moult difficultés, mimant et usant du petit-nègre à volonté, de nous traduire quelques mots en islandais, histoire de savoir demander une chambre pour deux personnes la prochaine fois (nous nous rappelons à cette occasion que la première fois où nous sommes venus en Islande, nous avons demandé à nos hôtes de contacter la maison d’hôte suivante pour nous réserver une place). Mais, comme elle ne nous comprend décidément pas, elle saisit son téléphone et appelle un jeune homme qui, lui, parle un peu l’anglais. Nous lui expliquons donc ce que nous essayons de faire comprendre à notre hôtesse. Il lui traduit ensuite en islandais que nous ne voulons pas changer de chambre, ni de lit, ni d’hébergement, mais simplement qu’elle nous traduise en islandais comment on dit « lit » et « deux personnes », etc., ce qu’elle fait alors de bonne grâce. Cette fois, c’est décidé, nous nous mettons à l’islandais !

Nous faisons ensuite un tour dans le village (Stykkishòlmur se trouve en bord de mer, dans un paysage qui nous évoque notre « finis terrae »), puis, après une nuit cette fois sans incident (mais, malgré tout semée d’insomnies, jet lag oblige !), nous prenons le ferry sous la neige pour cette partie de l’Islande que nous ne connaissons pas encore : les fjords du nord ouest ! Le ferry fait la traversée de Stykkishòlmur à Flòkalundur en trois heures, avec un arrêt à l’île de Flatey (« l’île plate ») en cours de route. Nous nous sommes demandé si nous ne devrions pas passer une nuit à Flatey, mais nous avons décidé de nous rendre directement à Flòkalundur. Quand le ferry a accosté à Flatey, nous nous sommes félicités de notre décision : l’île compte une dizaine de maisons, un hôtel, une église… Et c’est tout… Et nous comprenons pourquoi la demoiselle à qui nous avons acheté les billets pour le ferry ne nous a pas demandé si nous voulions faire étape à Flatey : Il n’y a pas de route sur l’île, or nous avons une voiture… L’île est en fait un lieu privilégié pour observer les oiseaux marins, mais à part ça… On se dit qu’en cas de guerre mondiale, ça peut être un lieu tranquille pour laisser passer l’orage. On essaiera de s’en souvenir !

Nous avons débarqué la voiture du ferry ce soir, et nous voilà donc au milieu de ces majestueuses montagnes aux sommets enneigés, au bord de l’océan une fois de plus, avec pour toute compagnie les oiseaux marins, car nous sommes seuls à séjourner en ce lieu (en plus de nos hôtes, qui se font très discrets)… Durant notre repas, nous avons regardé la mer en face de l’hôtel (il n’y a que la route qui nous en sépare), et nous n’avons vu que trois voitures passer… En l’espace de trois heures ! C’est un havre de paix, un lieu de méditation, de retraite loin des vicissitudes de la planète, loin des humains bruyants et teigneux, loin de la société moderne, là où l’on aimerait se nicher et ne plus bouger… si l’on n’avait pas d’autres choses à vivre et à expérimenter, bien sûr !

par Myriam

Photos

Sur la route de Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Stykkishòlmur Flatey Flatey La vue de Flatey Flatey Flatey Le bateau Flatey La vue de Flatey Flatey La vue de Flatey Le phare de Flatey Le phare de Flatey La baie de Flokalundur La baie de Flokalundur La baie de Flokalundur La baie de Flokalundur La baie de Flokalundur La baie de Flokalundur La baie de Flokalundur La baie de Flokalundur La baie de Flokalundur L'entrée de l'hôtel Flokalundur La baie de Flokalundur Flokalundur : il est minuit...

Carte

Diaporama

 

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La baie de Flokalundur

 

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1 Message

  • Des nuits blanches comme neige 23 mai 2007 15:43, par vio

    ahhh !! bah dis donc…
    ça y est vs avé apri lislandais ???????
    Fodra kvous mappreniez en rentrant a brest !!!
    LOL