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dimanche 26 août 2007

Qui veut gagner des dollars ?

Nous voici à Montréal depuis trois semaines, et il commence à faire plus frais… À notre arrivée le 31 juillet, il faisait 32 degrés (degrés Celsius, ici il vaut mieux le préciser, la graduation de notre four étant en degrés Fahrenheit, on ne sait jamais… Difficile de savoir à combien on réchauffe la pizza !) 32 degrés, donc, et la température a varié entre 28 et 32 jusqu’au 15 août environ, où on est descendus jusqu’à 22… Et où les écureuils sont réapparus. Depuis, il fait frais le soir mais on peut encore profiter des terrasses des bars et restaurants dans la journée. Voilà pour la météo.

Parmi les difficultés d’acclimatation à notre nouvel environnement figurent en bonne place les tickets de caisse : Les prix affichés dans les magasins sont des prix hors taxes. À moins d’avoir une calculatrice et du temps à perdre, on ne sait donc jamais combien coûtent les produits qu’on achète avant de passer en caisse. Là, la facture est majorée de 15% environ. L’avantage, c’est que ça apparaît sur le ticket de caisse et que vous n’avez qu’à faire confiance à la machine. Là où ça se corse, c’est pour les services, c’est-à-dire que vous devez donner un pourboire aux serveurs, chauffeurs de taxi, livreurs, etc. Ok, vous pouvez aussi ne pas le faire, mais les salaires sont ici moins élevés qu’en Europe, et du coup les pourboires font partie de la rémunération des serveurs et autres prestataires de services. La marge de manœuvre que vous avez, c’est de ne donner que 10% du prix global (avant taxes) au lieu des 15% habituels comme pourboire. Ce qui signifie en passant que, plus vous consommez, plus vous payez de pourboire… Jusque là, ça va. Le problème, c’est que ce fameux pourboire n’apparaît pas sur le ticket que l’on vous présente, c’est à vous de rajouter la somme que vous consentez à donner pour le service que vous avez reçu. Cette fois, vous n’échappez donc pas aux calculs ! Sauf que, si vous avez bien suivi, les 15% de pourboire équivalent aux 15% de taxes qui, eux, apparaissent sur le ticket ! Ô miracle ! Il ne vous reste donc plus qu’à additionner les deux taxes pour savoir combien rajouter. Certains serveurs sont malins : Ayant repéré à votre accent que vous n’êtes pas du pays, ils vous proposent de rajouter eux-mêmes le montant du pourboire sur le ticket… Là vous vous dites « Ouf ! Pas de calculs à faire cette fois-ci ! », mais il est évident que du coup vous payez non seulement les 15% (qui signifient que vous êtes satisfaits du service), mais ceux-ci sont arrondis au chiffre supérieur (ce qui signifie que vous vous êtes faits gentiment avoir), et parfois même les 15% arrondis au chiffre supérieur, mais, cette fois, calculés sur le prix après taxes ! (Là, vous vous êtes largement faits entuber)

Parmi les points positifs concernant ce chapitre des achats, il faut signaler les services de livraison (et qui dit service dit… pourboire ! Mais là, pas question de donner 15% du prix des courses que l’on fait livrer ! Je vous entend d’ici : « Et là, on donne combien, alors ? » Eh bien cette fois c’est à votre discrétion, selon votre humeur, la tête du livreur, le temps qu’il fait, le programme télé, tout ça, tout ça…). Donc, vous faites vos courses, vous allez jusqu’à la caisse où vous mettez vos achats sur le tapis roulant, et vous dites qu’il s’agit d’une livraison… Et là, le miracle opère : d’un côté, une personne vient chercher votre chariot vide pour le ranger à l’autre bout du magasin, de l’autre, une (parfois deux !) personnes mettent tous vos achats dans des sacs et hop ! Vous pouvez rentrer chez vous ! Euh, non, là vous avez oublié de payer… Mais comme maintenant vous avez la carte Interac (carte de débit et non de crédit, impossible à obtenir quand on n’a pas d’historique de crédit au Canada, donc pas avant 6 mois sur le territoire), bref, comme vous avez votre fameuse carte, vous êtes tout content de pouvoir l’utiliser. Sauf que, d’abord, ça ne marche pas comme la Visa. Et paf ! Vous qui étiez tout content d’avoir compris l’histoire des taxes et des pourboires, eh ben non, c’est pas fini ! Bon, pour commencer il suffit de passer la carte dans l’appareil. Jusque là, c’est (presque) pas sorcier (Oups ! Dans l’autre sens, la bande magnétique !). C’est à partir de là que ça dérape : l’appareil vous donne bien le montant que vous devez payer, mais il est suivi d’un point d’interrogation, qui se répercute du coup dans votre cerveau : point d’interrogation… Que cela signifie-t-il ? Ah mais oui ! C’est une question ! Voilà que les machines se mettent à poser des questions, maintenant ! Et qu’est-ce qu’elle me veut, celle-là ? Il faut que je confirme la somme ? C’est ça ? Allez, je clique sur « Ok »… Bingo ! ça passe ! Mais là s’affiche une nouvelle question (elle est bavarde, cette machine !) : Quel compte ? Ben le mien ducon, pas celui du voisin ! Quoique, si on me laisse le choix… Je vais choisir celui du voisin, c’est mon dernier mot, Jean-Pierre. Mais non, celui du voisin n’apparaît pas. Ce n’est pas un choix possible. Mais quel choix ai-je, alors ?! Je scrute la machine… Des touches, un écran… Si rien d’autre n’apparaît sur l’écran que cette lancinante question, la réponse doit être sur les touches… 1234567890… Non, ça, c’est les chiffres… La touche OK peut-être ? Après tout, elle a marché la première fois, ça marche peut-être à tous les coups, comme dans « les Visiteurs » ? Alors, « quel compte ? », et j’entends d’ici Christian Clavier répondre « OK ! »… D’autres touches, peut-être ? Je vois là une touche affichant « CHQ »… Centre Holophrastique du Québec ? Mouais… Je vais utiliser un joker… Je demande l’avis de la caissière, Jean-Pierre ! La caissière me dit « ça signifie compte chèque », et là, ma vision s’éclaire… Halleluia ! Je n’ai plus qu’à choisir « CHQ », puis « OK », et je sens que, ça y est, la machine et moi, on se comprend… Mais là, c’est la caissière qui se met à bugger, elle me lance tout à coup « Même montant ? », même montant que quoi ? Que la dernière fois ? Que celui du voisin ? Mais attendez, ça dépend de ce qu’il a acheté, le voisin ! Non, mais ça commence à bien faire, ces histoires de calculs, et comment ça, il me reste un joker ? Ah, oui, le 50/50 ! On me dit que ça n’est pas le même montant que celui du voisin ni que la dernière fois, mais le même montant que mes courses, ça veut dire que je peux aussi retirer de l’argent sur mon compte, et payer à la fois mes courses et mon retrait d’argent ! Finalement, les magasins METRO, c’est autre chose que le Super U ! Mais là il faut se dépêcher de rentrer, les courses sont livrées dans l’heure, or la plupart du temps elles arrivent 5 minutes après nous à l’appartement…

Je ne vous détaillerai pas les embrouilles concernant les forfaits Internet et téléphone, qui sont du même ordre que les histoires de taxes, de pourboires et d’Interac… Il nous a fallu plusieurs visites au magasin Bell du quartier, ainsi que plusieurs appels et échanges de mails avec leurs services (et qui dit service dit… Non, pas cette fois-ci, à distance ça ne compte pas ! Pas de pourboire pour les standardistes !) avant de pouvoir profiter d’une connexion Internet perso (parce que, le Wi Fi du voisin, il rame quand même pas mal…). Bref, ceci pour expliquer bien sûr les retards de mise à jour sur notre site.

Avant de terminer le chapitre des achats, sachez que l’on achète les timbres poste le plus souvent… à la pharmacie (chez Jean Coutu !), qui fait à la fois pharmacie, parapharmacie, bureau de poste et consultations médicales.

« Bonjour, il me faudrait un carnet de timbres…
- Vous avez pris froid ?
- Non, non, c’est juste pour écrire en France !
- Et vous toussez ?
- Euh, non…
- Pas de maux de tête ?
- Ben, si, là, je sens que ça commence… »

Sauf bien sûr si vous trouvez un bureau de poste (qui ne fait pas pharmacie, lui !)

Bon, allez, trêve de plaisanteries, passons à la SAQ : les bouteilles d’alcool s’achètent dans ces magasins poétiquement intitulés « Société d’Alcool du Québec ». On ne peut pas faire plus clair, sauf qu’en abrégé, ça donne « SAQ », ce qui est largement moins poétique… Il y a différents types de SAQ, suivant le type d’alcool que l’on veut acheter. Pour la bière, en revanche, il faut aller au supermarché… De là à dire que la bière n’est pas vraiment de l’alcool, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas, car il me semble que l’on définit l’alcool par « une boisson qui contient de l’alcool », sans égard au degré d’alcool qu’elle contient, vu qu’au bout d’un litre de vodka, on devient aussi con qu’au bout de 15 bières (et parfois même avant, suivant les cas), mais bon. Pas de bière à la SAQ. Ce qui est drôle, c’est que vous n’y trouverez pas non plus de quoi faire vos cocktails, je ne sais pas, moi, du sucre de canne liquide, par exemple… Ah, ça, non ! « On n’a le droit que de vendre de l’alcool, ici ! ». Ouarf ! On rigole bien, au Québec ! Et les tire-bouchons, là, sur le présentoir, c’est de l’alcool, peut-être ?! Oui, je sais, après quelques litres de vin, le tire-bouchon, il y passe aussi, dans le gosier… Parfois, à la SAQ, il y a un monde fou, la queue à la caisse va jusqu’au fond du magasin… Il faut juste connaître les heures de pointe (aux alentours de 19 heures le lundi sur Mont-Royal). On vous préviendra si on repère d’autres heures de pointe.

Voilà, c’était le chapitre « achats ». Dans le chapitre des transports, il n’y a pas grand-chose à signaler, vu que les taxis, bus et le métro fonctionnent à peu de choses près comme en France. Les seules différences que j’ai remarquées sont, tout d’abord que l’on ne s’agglutine pas n’importe comment quand on arrive à un arrêt de bus : il faut respecter l’ordre d’arrivée des gens qui attendent le bus et se placer à la gauche de la dernière personne arrivée avant soi. Quand le bus arrive, c’est la première personne qui était arrivée à l’arrêt de bus qui monte en premier dans le bus, la queue suit dans l’ordre d’arrivée. Décrit comme ça, ça semble bizarre, mais en fait c’est juste comme quand on fait la queue à la boulangerie (ou ailleurs !)… D’ailleurs je me rends compte que je suis en train de vous expliquer comment on fait la queue… ! Bon, mettons ça sur le compte du décalage horaire (si, si !) Pour ce qui est du métro, si vous achetez une carte hebdomadaire ou mensuelle, méfiez-vous : une fois que vous avez passé votre carte dans la machine, elle ne fonctionne plus pendant un quart d’heure… Ce qui signifie que vous ne pouvez pas reprendre le métro moins de 15 minutes après y être entrés, ce qui semble logique puisque vous êtres censés y être encore… Mais on ne sait jamais ! On peut avoir oublié quelque chose, ressortir du métro et vouloir y rentrer à nouveau… Eh bien non, vous ne pourrez pas. Il vous faudra aller voir la personne au guichet qui vous fera passer. Cela est prévu pour éviter qu’une seule carte serve à plusieurs personnes. Peut-être parce qu’il n’y a pas de contrôleurs à l’intérieur du métro ? Je n’en ai du moins pas encore vu pour l’instant, si ce n’est ceux qui surveillent parfois le portique.

Pour terminer cet article, je dois dire aux Français qui critiquent la télévision française qu’ici, c’est mille fois pire… On ne peut pas regarder un film ou une émission, ni même les infos, sans être matraqués de publicité, je n’ai pas calculé exactement, mais je pense qu’il y en a au moins toutes les 10 minutes… Sur un film qui dure 90 minutes, ça vous fait presque 10 coupures de publicité ! C’est vraiment n’importe quoi…


Oubliez tout ce que vous avez appris à franciser en France ! Ne dites pas :

- Je voudrais une chaîne HiFI, mais : je voudrais une chaîne Haï Faï
- J’ai une connexion Wi Fi, mais : j’ai une connexion Waï Faï

Sinon, vous aurez vraiment l’air… d’un Français.


Un extrait du « Guide de survie des Européens à Montréal » (par Hubert Mansion) : « On considère que le Saint-Laurent coule d’est en ouest. Mais en réalité quand il arrive dans le centre-ville, il fait un crochet vers le nord. C’est pourquoi les artères parallèles au Saint-Laurent sont dites est-ouest (au lieu de nord-sud) et celles qui lui sont perpendiculaires sont dites nord-sud (au lieu de est-ouest). Tout ceci n’explique d’ailleurs absolument pas pourquoi les Cantons de l’Est sont au sud, finalement. »

par Myriam

Photos

la rue Généreux J'me gare ??!! Pour une conscience collective ! Une jolie enseigne La même, vue de près Statues bizarres Resto où on mange exclusivement... Citation de G. Boyer Autre enseigne... La girafe a garé son vélo Une bière... Une cacahouète ! La maison de Tintin

Carte

Diaporama

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Autre enseigne...
Mais on ne sait pas ce qu’il a de différent ! Si quelqu’un connaît… ?!