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Description du site

Ce site présente principalement le travail de deux auteurs : Guillaume Vincent et Myriam Marc. Autour de cet axe, les autres sections du site se sont développées naturellement (le Journal et le Carnet de Voyage).

Il y a une dizaine d’années, on parlait de « pages personnelles », aujourd’hui on parle de blogs, et je ne doute pas une seconde qu’un nouveau terme sera inventé dans quelques années (une face perso peut-être ?). Ici, il y a deux auteurs qui publient des textes et quelques autres sections qui peuvent être vues chacune comme des blogs spécialisés : le Journal serait un blog politique, le Carnet de voyages… un blog de voyage.

 

L’auto-publication

Internet est un outil extraordinaire pour publier des écrits. Oh, bien sûr, cela ne vaut pas une publication traditionnelle sur papier, mais au moins nos textes sont disponibles, ils sont sortis de leur tiroir. Une pensée exprimée vaut mieux qu’une pensée muette.

 

Guillaume :

La démarche de publication d’un livre ou d’un recueil est longue et compliquée, pleine d’embûches et de lettres de refus. Pourtant, je n’ai pas d’acrimonie envers les éditeurs, c’est un métier à risque. Quel livre mérite d’être publié ? C’est une question subjective, déjà une question sans réponse. Mais aussi, et surtout, quel livre se vendra ? Celle-ci est au cœur du métier d’éditeur. Alors, non, je ne crois pas que les auteurs déçus doivent projeter leur rancœur sur les éditeurs ou sur les comités de lecture. Dans un monde dominé par les médias, dans ce monde où l’on achète ses livres en supermarché ou en « superlibrairie », il n’est pas simple de miser sur un auteur inconnu.

Il est plus facile de publier les confessions de la dernière star-académicienne broyée par le système dans lequel elle s’était lancée avec gourmandise. Ça, c’est une valeur sûre, ça trônera en tête de gondole dans le supermarché du coin, en pôle-position.

Vincent Ravalec a eu recours à une ruse pour être publié, un gros coup de bluff qu’il raconte dans son essai « L’auteur ». D’autres sont publiés parce qu’ils connaissent le copain du cousin du mari de la secrétaire de chez Gallimard. D’autres aussi parce qu’ils arrivent à écrire un chef-d’œuvre si évident qu’il arrive à séduire les deux tiers du comité de lecture. Bravo ! Mais ils sont rares, les éditeurs eux-mêmes le reconnaissent.

Les textes que nous avons tenté de faire publier n’ont pas touché les deux tiers du comité de lecture. J’ai la faiblesse de penser qu’ils ont tout de même touché une ou deux personnes dans une ou deux maisons d’édition. Peu importe en fait, ce sont des choses qu’on ne sait pas (il est loin le temps où les auteurs pouvaient espérer une critique de leur travail en cas de refus, de nos jours on paye pour récupérer son manuscrit).

 

Myriam :

Pour moi, le métier d’éditeur ne devrait pas être conçu comme un moyen de faire de l’argent. Je considère l’écriture comme l’expression de l’âme humaine, et il m’est difficile d’imaginer que l’on puisse concilier ce côté presque sacré de l’écriture avec le mercantilisme ambiant. L’auto-édition est pour moi une façon de court-circuiter le monde de l’édition et de la distribution, et, dans une plus large mesure, ce monde dans lequel l’argent règne en maître. J’ai bien conscience que les gens qui se font éditer à compte d’auteur ou en auto-édition (ce qui est mon cas avec La Bruyère et ILV édition) restent des privilégiés car tout le monde n’a pas les moyens de payer pour cela, et les prix sont souvent prohibitifs. C’est pourquoi le biais d’Internet est une très bonne chose (encore faut-il avoir accès à un ordinateur !). Ceci dit, j’appelle de tous mes vœux un monde dans lequel on n’aura pas besoin d’argent pour exister.

 

Pourquoi l'Océanique ?

Dans son livre « Le malaise dans la culture », Freud aborde la notion de « sensation océanique », en réponse à Romain Rolland qui y voyait les racines de la religiosité. Freud définit ce sentiment comme : « Sensation de l’éternité », « Sentiment de quelque chose d'illimité, d'infini, en un mot : d' « océanique » », « Source de l’énergie religieuse… », ou encore « Sentiment d'union indissoluble avec le grand Tout, et d'appartenance à l'universel » (voir l’extrait encadré ci-dessous).

 

 

Nous avons été élevés au bord de l’Océan (ou plutôt au bord des océans), et nous  reconnaissons complètement ce sentiment. On ressent quelque chose d’absolu dans la contemplation de l’océan. Quelque chose d’éternel, de surhumain. Que ce soit sur les rives de l’Atlantique ou du Pacifique, on ressent toujours cette force vitale brute, et l’on peut facilement imaginer que la côte est immuable (mais bien sûr elle ne l’est pas) : il y a quelques milliards d’années, la vie est apparue dans les océans, puis elle a conquis les rives. Je ne m’avancerais pas à pronostiquer que la rive sera la même dans quelques milliards d’années, car un petit caillou est en train de gripper la fantastique organisation de la Terre : l’humanité économico-scientiste.

 

 

Ce site, dans son contenu mais aussi par son habillage graphique, tente d’exprimer cet absolu, cette communion avec l’univers dont parle Freud. Pourtant, le nom « L’Océanique » a été pour la première fois utilisé par l’un de nous il y a fort longtemps, et ce bien avant d’avoir connaissance des écrits de Freud. À l’époque, il désignait une hypothétique communauté d’artistes que nous rêvions de créer. Retrouver le terme employé dans les années 30 par Freud confirme la réalité de ce sentiment, et lui confère un caractère universel.

 

 

Freud – Le malaise dans la culture – Chapitre I (extrait)

L'un de ses hommes éminents se déclare dans ses lettres mon ami. Je lui avais adressé le petit livre où je traite la religion d'illusion ; il me répondit qu'il serait entièrement d'accord avec moi s'il ne devait regretter que je n'eusse tenu aucun compte de la source réelle de la religiosité. Celle-ci résiderait, à ses yeux, dans un sentiment particulier dont lui-même était constamment animé, dont beaucoup d'autres lui avaient confirmé la réalité, dont enfin il était en droit de supposer l'existence chez des millions d'être humains. Ce sentiment, il l'appellerait volontiers la sensation de l'éternité, il y verrait le sentiment de quelque chose d'illimité, d'infini, en un mot : d' « océanique ». Il en ferait ainsi une donnée purement subjective, et nullement un article de foi. Aucune promesse de survie personnelle ne s'y rattacherait. Et pourtant, telle serait la source de l'énergie religieuse, source captée par les diverses Églises ou les multiples systèmes religieux, par eux canalisée dans certaines voies, et même tarie aussi. Enfin la seule existence de ce sentiment océanique autoriserait à se déclarer religieux, alors même qu'on répudierait toute croyance ou toute illusion.

Cette déclaration de la part d'un ami que j'honore, et qui a lui même décrit en termes poétiques le charme de l'illusion, m'a fort embarrassé. En moi-même, impossible de découvrir pareil sentiment « océanique ». Et puis, il est malaisé de traiter scientifiquement des sentiments. On peut tenter d'en décrire les manifestations physiologiques. Mais, quand celles-ci vous échappent - et je crains fort que le sentiment océanique lui aussi ne se dérobe à une telle description -, il ne reste qu'à s'en tenir au contenu des représentations les plus aptes à s'associer au sentiment en question. Si j'ai bien compris mon ami, sa pensée aurait quelque analogie avec celle de ce poète original qui, en guise de consolation, en face d'une mort librement choisie, fait dire à son héros : « Nous ne pouvons choir de ce monde ». Il s'agirait donc d'un sentiment d'union indissoluble avec le grand Tout, et d'appartenance à l'universel. Mais, à mon sens, il s'agirait plutôt d'une vue intellectuelle, associée à un élément affectif certain, lequel, comme on sait, ne fait jamais défaut dans des pensées de si vaste envergure. Si je m'analyse, je ne puis me convaincre par moi-même de la nature primaire d'un tel sentiment, mais ceci ne m'autorise pourtant pas à en nier la réalité chez autrui. La seule question est de savoir si son interprétation est exacte et si l'on doit reconnaître en lui le fons et origo de tout besoin religieux.

 

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