Vague à l'homme
S'accrocher à quelques petites bulles d'espoir, ne pas lever les yeux ni les mains trop haut, car seules les plates espérances ne se briseront pas en tombant. Trop de pleurs perdus dans les nuits à s'encafarder, embrigadés dans le flot gluant stagnant aux ramifications des veines. Laisser s'envoler la fumée des espoirs maudits ; les amours perdues sont toujours au creux du ventre. Elles tordent l'estomac, enlisent l'âme dans de mortels combats. Nous sommes tous nés d'amours perdues, nés de ce qui n'est plus. Nous sommes ce qui n'est plus, et le manque et le vide ont bercé toute ma vie. Dans la mort, au tombeau, peut-être serai-je à nouveau ce que tous ont été. J'espère auparavant donner vide à l'enfant, qu'il fleurisse et emplisse le néant des tombeaux.
| ||
|