La mort en juin
Un été de ténèbres, encore, se préparait au ciel où le soleil aiguisait ses rayons tranchants. Au creux du ventre palpitait une vie : je l’ai détestée alors pour me donner l’hiver une seconde fois. Il me fallait en finir une fois pour toutes avec elle. Je les ai laissés me déchirer le ventre, tu es sorti sans bruit, sans heurt, juste le sang et l'immense désir d'avoir pu en finir, moi aussi, avant même de savoir crier. Chair, tendre et disparue, je connais les cris de douleur des âmes perdues : ce sont les cris de joie des enfants avortés. Toi à qui je n'ai su donner que la mort, sauras-tu à ton tour me prendre la vie ? Sur ta stèle de marbre je n'ai rien inscrit : je n'ai de mots que pour la douleur ; toi, tu étais la vie. Petit être de ténèbres, mon amour, mon enfer, désormais nous célébrerons la mort en juin.
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