Accueil de l'Océanique carnet de voyage

Carnet de voyage > Tour du monde 2007 > Australie > L’aube du lendemain soir

étape précédente :
Orion fait le poirier !
étape suivante :
Les aventuriers de l’extrême sont de retour...

dimanche 18 février 2007

L’aube du lendemain soir

Un truc que j’aime bien, avec les décalages horaires, c’est qu’ils me donnent une occasion de me lever tôt, de regarder et surtout d’écouter ce qui se passe dans l’endroit où j’ai atterri. C’est un moment particulier, on réalise qu’on est loin, de l’autre côté du monde ou un peu plus près, on entend les matinaux se lever, et, selon les pays, les voitures démarrer, les coqs chanter ou les chiens aboyer. On ressent le pays.

Ici, à Glenelg, hier soir, c’était la débauche… La fiesta ivre par excellence. Ce doit être un lieu prévu pour : on y vient, on fait la queue pour rentrer dans une discothèque climatisée, on se bourre la gueule, et on repart vers 2-3 heures du matin, défait, probablement frustré, en tenant des discours entiers construits avec un seul mot : « fuck ! »… Alors le matin il n’y a pas beaucoup d’animation, juste les équipes qui nettoient les bars, les rues, les camions poubelles qui éliminent les mauvais souvenirs de la veille.

Bon, c’est leur vie et leur ville après tout… Le problème, pour nous, c’est qu’il faisait une chaleur à crever dans notre chambre pas climatisée, qu’on a été obligés de laisser la fenêtre ouverte, et que, par conséquent, on n’a pas réellement pu dormir avant que tout le monde soit parti. Et puis, j’avoue, on a aussi commis une erreur fatale dans la gestion de notre décalage horaire : une sieste de quatre heures hier après-midi… Bref, ce matin, je me suis quand même lever pour entendre Glenelg s’éveiller… mais je ne suis pas très frais… Pas plus que les fêtards qui se traînent jusqu’à la douche commune de l’hôtel, « la tête en d’dans ».

Pour trouver le frais, nous avons décidé de changer d’hôtel. Tant pis pour la nuit que nous avions déjà payée au « Glenelg Beach Resort », nous avons besoin d’un bon dodo avant de prendre la route demain. Nous arrivons donc dans un motor-inn confortable, à peine plus cher, avec frigo, baignoire et climatisation… Le paradis ! Il faut dire qu’il a fait vraiment chaud ces derniers jours, même les australiens sont d’accord là-dessus. Hier, nous voulions aller voir un marché qui se tient tous les week-ends à Glenelg, nous sortons : pas de marché… Nous allons demander dans un genre de bureau d’information (un musée en fait, mais l’hôtesse nous renseigne aimablement) : pas de marché en ce moment, il fait trop chaud. Nous avions bien remarqué, sur le dépliant qu’il était précisé « si les conditions climatiques le permettent », mais nous n’avions pas pensé à la chaleur, pas l’habitude…

La climatisation de la chambre tourne à plein régime, c’est à la limite d’attraper froid. Pas très écologique tout ça, à l’avenir il faudra probablement supporter les vagues de chaleur sans recourir à de tels moyens ! D’ailleurs à ce propos, les australiens sont un peu paradoxaux sur le sujet : à la fois très concernés par le trou dans la couche d’ozone, qui intensifie les UV, concernés aussi par l’amplification du phénomène el-nino, concernés encore par le manque d’eau (des autocollants exhortent à la parcimonie), mais d’un autre côté roulant dans des bagnoles énormes, sans pot d’échappement, dans un grondement de tonnerre, tous les magasins et les restos climatisés (mais portes grandes ouvertes)… On ne les sent pas près à rogner sur les dépenses énergétiques…

Nous ne sommes pas venus ici pour juger, ceci dit, plutôt pour voir, constater. Quand on est confrontés à une autre culture, on a toujours l’impression qu’elle est pleine de paradoxes. C’est seulement parce qu’on est trop formatés par la nôtre. C’est bien l’intérêt des voyages : voir comment on vit sous d’autres latitudes, avec d’autres contraintes.

Alors une autre constatation : les australiens sont en moyenne très accueillants. Très professionnels en tout cas puisque nous n’avons parler qu’à des personnes sur leur lieu de travail (hôtels, magasins, restaurants). C’est agréable. Même quand on explique qu’on change d’hôtel parce qu’il fait trop chaud, nous avons droit à un sourire. « You know that I cannot do a refund for the prepaid night ? », « I guess, I hoped you could, but… », « No, I’m sorry. Have a nice day ! ».

Ce qui est prévu cet après-midi : refroidissement des chairs, bain, pas de sieste. Un saut au cyber-café du coin pour brancher le portable, relever le mail et publier les articles. Achat d’un chapeau de bushman pour moi, d’une paire de chaussures pour Myriam, d’une carte de téléphone locale pour pouvoir réserver nos hôtels, de cartes routières pour faire la route demain. Et ce soir… une nuit au frais !

par Fabrice

Carte