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samedi 10 mars 2007

It’s a long way (des chemins nous traversent)

Après trois jours passés en Nouvelle-Zélande, nous avons parcouru beaucoup de chemin. Nous avons décidé de parcourir les deux îles en deux semaines, en commençant par l’île du sud, mais nous nous rendons compte que, bien que les distances ne soient pas très importantes, nous passons plus de temps sur la route que nous le voudrions. En fait, il n’y a pas d’autoroutes ici, nous roulons toujours sur deux voies, ce qui rend la vitesse quasi impossible, d’autant plus que beaucoup de routes sont en lacets et limitées à 70 à l’heure. Ajoutez à cela deux nouvelles heures de décalage horaire en plus, et paf ! La fatigue est aussi du voyage… (on ne l’avait pas invitée, celle-là !) Ça n’a l’air de rien, deux heures, mais après nos deux premières semaines en Australie, sous la chaleur et les mouches, on commence à tirer la langue, l’air de rien ! Et puis les néo-zélandais parlent un anglais « à leur sauce », tout comme les australiens, et on a du mal à les comprendre (juste un exemple : pour « fish and chips », ils disent « fush and chups »)… Le premier jour à Christchurch fut donc consacré à la sieste (que nous ne sommes pas les seuls mammifères à pratiquer, nous le verrons plus loin). Mais continuons plutôt notre trot autour du globe !

Nous sommes partis le deuxième jour de Christchurch jusqu’à Dunedin (rebaptisée Dunedine Zidane pour l’occasion !), parcourant ainsi les deux tiers de la côte est de l’île du sud. La route longe malheureusement l’océan d’assez loin, ce qui fait qu’on l’aperçoit rarement, mais le paysage est assez vallonné et varié, très vert aussi. On retrouve ici les troupeaux de vaches, de lamas et de moutons que l’on voyait déjà en Australie, quelques chevaux et chamois aussi, mais on se rend vite compte que les moutons sont omniprésents dans le paysage, ils sont comme accrochés aux collines, parfois dans des endroits difficilement accessibles. On pourrait presque dire que les vallées et les collines moutonnent tellement il y en a ! (la Nouvelle-Zélande en compte 40 millions paraît-il, 10 fois plus que d’humains !) Nous passons également beaucoup de fleuves assez tumultueux, l’eau est verte et transparente, cela donne envie d’y plonger, mais pour l’instant le temps n’est pas assez clément, aujourd’hui il a même plu une bonne partie de la journée…

Nous nous sommes arrêtés à Oamaru, à mi-chemin entre Christchurch et Dunedin, où l’on peut observer des « manchots bleus » (« little blue pinguins », je ne connais pas la dénomination en français). Cette fois encore, en plein milieu de l’après-midi, les manchots n’ont pas daigné se montrer, maintenant on a bien compris qu’on ne peut les voir qu’à la nuit tombée ! En revanche, nous avons eu plus de chance que sur Granit Island (en Australie), car les phoques, eux, étaient au rendez-vous ! On s ’est dit que, peut-être, les manchots assuraient le spectacle la nuit, et que les phoques prenaient le relais dans la journée… Le village a autrefois considéré les manchots comme une infestation, car ceux-ci nichaient partout, parfois même sous les maisons, mais aujourd’hui les villageois les protègent et en profitent beaucoup aussi. Les manchots sont devenus l’attraction du village, avec des guides et un centre touristique qui les présente, on peut même les admirer le soir du haut des gradins installés exprès au bord de la plage… Toujours est-il que nous avons rencontré les intermittents de la journée, trois phoques, qui ne se sont pas fatigués pour le spectacle, puisqu’ils se sont contentés de… dormir ! Mmmmh, la sieste au bord de la plage, et je me retourne un p’tit peu sur le côté, et je me gratouille la tête, et je lève la tête pour regarder si on me regarde, et je retombe d’un coup, parce que ma tête, elle est trrrès lourde ! Bon, ça a l’air cool, de vivre comme ça ! Nous avons repris la route jusqu’à la péninsule d’Otago, où nous espérions trouver un refuge pour la nuit, mais que nenni ! Tout était complet… Cela nous a tout de même permis de faire le tour de la péninsule (empruntant les deux uniques routes), la première route longeant la mer, l’autre passant par l’intérieur. Les deux sont aussi étroites que tortueuses, et je me suis demandé laquelle il valait mieux emprunter : celle où l’on roule à quelques centimètres des flots impétueux – et où tout mouvement incontrôlé risque de nous précipiter au fond – ou bien celle où on longe les falaises, tout en haut bien sûr, et où le moindre faux mouvement pourrait nous envoyer valdinguer tout en bas, parmi les moutons… Voici ma réponse : Allez-y à pied ! Ceci dit, c’est un endroit magnifique, où l’on peut observer une colonie de pélicans et prendre le bateau pour aller voir les phoques. On dirait une montagne entourée de mer, où l’on retrouve donc les charmes à la fois maritimes et alpins. Nous avons cependant dû nous replier sur Dunedin pour trouver un hébergement pour la nuit. Aujourd’hui, nous sommes remontés jusqu’au lac Hawea, à l’intérieur des terres. Nous voulions au départ nous arrêter au lac Wanaka, mais tous les hébergements affichaient complets (les vacances scolaires sont pourtant terminées, il ne devrait normalement pas y avoir autant de monde partout, quelqu’un peut-il nous donner un motif pour expliquer une telle affluence en Nouvelle-Zélande au début du mois de mars ?!)

Nous avons à nouveau traversé des paysages magiques, dont les montagnes autour d’Alexandra (je vous entends déjà vous exclamer : Alexandrie, Alexandra, etc, ça nous l’a fait, à nous aussi !), où ont été tournées certaines scènes du « Seigneur des anneaux ». C’est grandiose et indescriptible, je vous laisse admirer les photos, elles vous parleront mieux que moi des paysages…

En venant en Nouvelle-Zélande, j’avais en tête les images du film « La leçon de piano », dans lequel on ressent cette atmosphère particulière, peut-être, aux îles (voir aussi « Un ange à ma table ») : un mélange d’étrangeté (on s’y sent si facilement étranger), et de profonde humilité face à l’océan, un drôle de mélange où les sentiments s’entrecroisent, où l’on se sent à la fois étrangement vivant mais en sursis, si petit mais si profondément humain… On a conscience, face à l’océan, de la petitesse de nos vies, et l’on voudrait y échapper, mais les humains que l’on rencontre ne semblent pas ressentir la même chose, avoir ce même désir de grandeur, alors on retourne à nos solitudes, petits, dépités, définitivement étrangers – à ce pays, à l’humanité entière ? Comme tout voyage, un tour du monde est aussi et avant tout un voyage où l’on regarde à l’intérieur de soi, où l’on interroge les paysages et où ceux qui font écho en nous, même s’ils sont grandioses et nous si petits, nous rappellent que, nous aussi, tout au fond, nous avons quelque chose de grand et de fort. On a peut-être tendance à l’oublier, parfois, mais allez voir l’océan et interrogez-le : il sait ce qu’il y a au fond de vous.

par Myriam

Photos

Le premier phoque Le premier phoque, sorti de l'eau Et que je lève la tête... Et que je la laisse retomber Vue d'ensemble de l'endroit Vue d'ensemble de l'endroit Un autre phoque qui assure le spectacle ! Un autre phoque qui assure le spectacle ! Et que je re-lève la tête... Et boum ! Ah, enfin un dossier ! Quoi, on me regarde ? De Dunedin à Wanaka De Dunedin à Wanaka De Dunedin à Wanaka De Dunedin à Wanaka De Dunedin à Wanaka De Dunedin à Wanaka De Dunedin à Wanaka De Dunedin à Wanaka Le lac Havea Le lac Havea Le lac Havea Le lac Havea Le lac Havea Le lac Havea

Carte

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