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Le combat fatal de l'ange blanc et de l'ange noir de la mort

L'ange blanc et l'ange de la mort se rencontrèrent dans les nues.
Ils erraient tous deux, sans but, comme deux frères perdus.

Mais ne crois pas, homme simple, que l'ange blanc était le bien et l'ange noir le mal ! Si le monde était si simple nous serions déjà tous en enfer. C'est juste un fait que l'ange blanc avait les ailes blanches, l'ange de la mort les avait noires.

Ils se rencontrèrent dans les nuées, et s'aimèrent comme deux frères retrouvés.
Ils volaient en jouant dans le ciel, ils jouaient à se poursuivre de leurs ailes blanches et noires.

Jouant, ils se blessèrent.

Le sang coula de leurs flancs et leurs sangs se mêlèrent. Ainsi l'ange blanc voulu devenir noir et l'ange noir voulu devenir blanc. C'est qu'ils s'aimaient trop pour rester opposés.
L'ange blanc et l'ange noir de la mort voulurent se mélanger.

Voulant se mélanger leurs yeux virent la couleur qui les séparait.

Et plus ils s'aimaient plus ils voulaient se fondre l'un en l'autre, plus ils voyaient leur différence.

 

 

Ainsi naquit la différence,
le bien et le mal,
l'homme et la femme,
le feu et la glace.

 

 

La citadelle de verre

Quand ils connurent la différence
Les anges connurent la défiance.

S'insinuant lentement entre leurs cœurs jumeaux
La haine les prît bientôt
Tout en son empire.

Volant chacun d'un coté de l'Ether
Ils construisirent deux citadelles de verre.

Elles étaient longues et belles,
Tous les murs y étaient transparents.

S'épiant encore, ils entrèrent en leur domaine
S'épiant encore, ils se murèrent derrière le verre.
Ils furent tous deux prisonniers.
Prisonniers de leur haine fraternelle.

Ils restèrent longtemps ainsi,
Le prisonnier blanc et le prisonnier noir
Tournants entre leurs murs de verre...

 

 

L'ange blanc déploya ses ailes blanches,
Le soleil vint s'y refléter,
Et comme l'ange noir construisait sa revanche,
La citadelle de verre fondit sous le feu.

L'ange blanc recouvra la liberté,
Il vola de nouveau dans l'Ether insondable.
Jouant comme un enfant heureux.

L'ange noir, misérable,
Emplit de noir la citadelle prison.
Elle devint opaque comme la pierre,
Et disparut dans l'Ether.

Insouciant comme tous les enfants,
L'ange blanc l'ignora longtemps...