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Lire > Chapitre 27 :

27.

Nous sommes partis un samedi, peu après midi.

Sur la pelouse, il y avait un vaisseau, et Hermès, souriant, à l'intérieur.

Il nous a d'abord amenés jusqu'à la base, mais nous n'avons pas eu beaucoup le temps de visiter, nous n'avons vu que la grande salle dans laquelle il a posé son vaisseau. Il nous a tout de suite montré un autre appareil, juste à côté. Rapidement, comme si c'était une chose tout à fait banale, il a expliqué qu'il avait pu convaincre son équipe de le mettre à notre disposition pour que nous puissions voyager.

Et il nous a laissés, s'excusant d'avoir quelque chose à faire. « Toutes les informations dont vous aurez besoin sont à l'intérieur, a-t-il encore dit en partant. Elles sont sous une forme adaptée, en langage terrestre, et nous nous sommes même arrangés pour que vous puissiez y accéder par l'intermédiaire d'une machine terrestre. Ne vous inquiétez de rien ! »

Nous sommes comme chez nous, nous pouvons partir quand nous le voulons, nous pouvons aller où nous voulons.

C'est prodigieux.

 

La passerelle de l'engin repose délicatement sur le sol, juste devant nos pieds. Nous restons tous les deux plantés là, submergés par la vague de liberté que nous voyons arriver, qui va bientôt déferler. On entend encore les pas rapides d'Hermès, puis une porte qui s'ouvre et se referme, puis plus rien, le silence métallique de la vaste pièce.

C'est là, à un mètre devant nous. Nous n'avons qu'un pas à faire, mais ce pas est terrible. Il n'est pas terrifiant, mais totalement terrible. J'ai l'impression que je n'ai plus de souffle. Partir, monter dans un vaisseau spatial et partir. Et il ne s'agit pas de suivre, on peut partir où l'on veut, il faut choisir. Partir comme nous l'avons fait il n'y a pas si longtemps, mais c'était en voiture, et sur terre.

La voix de Vania tonne subitement dans la salle muette.

« À ton avis, qu'est ce qui nous attend… »

Elle s'interrompt, elle-même surprise par l'ampleur du son. Et je me rends compte qu'elle était tournée vers moi, qu'elle attendait que je me décide à monter.

Elle reprend plus bas, comme on chuchote dans une église.

« Je veux dire, qu'est-ce qui nous attend à l'intérieur, en haut de cette passerelle ? Tu as l'air d'être furieusement perplexe… »

Perplexe, non, tétanisé plutôt. Scotché.

« Je n'arrive pas à décoller les pieds, je dois être englué… Et j'ai l'impression que l'air ne me remplit pas les poumons, j'étouffe…

- Moi aussi, un peu… Je pense que c'est l'émotion. Je ne m'attendais pas vraiment à ça… Je pensais qu'il allait nous mener quelque part et puis c'est tout…

- Pareil… Il a beau dire que c'est un jeu d'enfant, je ne suis pas sûr de pouvoir piloter une machine comme ça…

- Oui, et trouver notre chemin dans la galaxie. Ne serait-ce que pour arriver à rentrer… »

Je regarde l'imposant appareil qui nous surplombe. Il est gros comme une dizaine de camions, et j'ai toujours tendance à sous-estimer ce genre de choses…

Hermès vient de nous assurer qu'il n'y aurait aucun problème, que tout est clairement expliqué… Il faudra un jour que je me décide à lui faire confiance, mais il faut dire qu'il a l'habitude de nous mettre dans des situations très inhabituelles. Alors, avant de lui faire confiance, il faudrait déjà que je puisse seulement imaginer ce dont il parle.

« Je suppose qu'il doit y avoir des cartes… Peut-être un bouton "rentrer à la maison" quelque part…

- Il faut espérer…

- Bon, ben je crois qu'on a fait le tour de la question… On y va ?

- Je te suis…

- D'accord… »

Rien de spécial au premier pas, rien au suivant. J'escalade la passerelle, les petits pas sonores de Vania me suivent.

Arrivés en haut, nous sommes dans une salle ronde d'à peu près trois mètres de diamètre. Sur le côté, il y a un bouton vert marqué "Fermer la passerelle", et un autre, rouge, marqué "Ouvrir la passerelle".

J'appuie sur le bouton vert, la passerelle se ferme. Un silence feutré remplace le silence oppressant de la vaste salle. Un silence de chaumière calme et chaleureuse.

 

Quelques heures plus tard je suis encore en train de fouiller l'ordinateur de bord. La quantité d'informations qu'on peut trouver là-dedans est incroyable !

Ça se présente un peu comme l'internet de chez nous : des pages qui se suivent, avec des images, des films. Il y a aussi des animations en trois dimensions qu'on aurait envie de toucher.

Pendant que je fouine, Vania a eu le temps de faire trois fois le tour complet du vaisseau. Elle revient souvent, exaltée, pour me raconter ce qu'elle a trouvé. Je finis par avoir une bonne idée du contenu de notre petite maison, mais il faudra tout de même que j'aille inspecter par moi-même un ou deux détails que je n'ai pas bien compris.

Je l'entends repartir, rejoindre vite la pièce qu'elle était en train de fouiller. Puis ça remue, puis plus rien. Ça remue encore un peu… Et tout d'un coup j'entends un cri, ou une expression. « J'y crois pas… », « Pas croyable ! ». Une fois, elle s'est même complètement lâchée dans un « L'enculé de sa mère » sonore et trébuchant. C'était pour la machine à faire à manger.

Sur terre, nous avons des machines à presque tout, à laver, le linge, la vaisselle, des broyeurs, des mélangeurs, des fours. Eux, ils ont une machine à faire à manger, c'est-à-dire qu'elle ne se contente pas de cuire, elle synthétise n'importe quel plat. Pratique.

Vania m'a ramené une cuisse de poulet dorée à la perfection, succulente. Puis elle m'a demandé où j'en étais, et est repartie à ses découvertes de science-fiction.

 

« Vania, viens voir… J'ai fini… Je t'explique ? »

Elle arrive en sautillant, souriante comme une gamine le matin de Noël.

« Oui, mon chéri, je suis toute ouïe… »

Incroyable comme un simple vaisseau spatial, et la perspective d'aller où l'on veut dans la galaxie, améliore instantanément les relations, même agonisantes.

« Alors voilà. De cet ordinateur, on peut faire à peu près tout ce qu'on veut… »

D'ailleurs il n'y a rien d'autre dans cette pièce, qui semble être le poste de pilotage. Juste un gros bouton rouge au milieu de la table, mais je l'ai planqué sous ma veste.

« Et il y a ça, dis-je en retirant la veste.

- Oh… C'est quoi ? »

Je ne réponds pas, en gros, autour du bouton, il est inscrit : "Revenir sur Terre".

 

Dans l'ordinateur, sur la page d'accueil, il y a la liste de ce qu'on peut faire : choisir une destination, piloter, administrer, programmer…

Choisir une destination c'est choisir une planète dans un catalogue ou localiser un point sur la carte en 3D de la galaxie. Après on peut voir le temps de trajet estimé et demander au vaisseau d'y aller. Et il n'y a rien d'autre à faire…

Piloter c'est commander le vaisseau à la main, mais la vitesse est limitée. Le reste, c'est pour gérer le quotidien.

Et il y a la bibliothèque… Une somme d'informations considérable sur les divers peuples de la galaxie, les planètes, les lieux touristiques, mais aussi la science et l'histoire, y compris de la Terre.

 

« Alors en premier, il faut choisir où l'on veut aller…

- Ouh là… Mais il y en a beaucoup de planètes ?

- Oui… Dans l'absolu il y en a beaucoup, mais il y a déjà une présélection des planètes qui sont à la fois compatibles avec notre biologie et inhabitées… Ça réduit pas mal…

- Oh… Inhabitées… Ce n'est pas drôle… On ne peut pas aller voir des gens ?

- Euh… Non… En fait nous ne sommes pas aussi libres que ça… L'ordinateur m'a averti que certaines zones étaient interdites à la navigation.

- Toujours pareils, ces extraterrestres… Ils ne nous font pas confiance…

- Oui, enfin faut comprendre... Et puis je crois que c'est aussi pour nous préserver. Nous ne pouvons pas faire de conneries comme ça…

- Mais quand même, j'aurais aimé voir comment c'est chez eux…

- La planète d'Hermès, on peut y aller…

- Bon, on verra, dit-elle en retrouvant toute sa joie. Alors il faut commencer par choisir une planète dans le catalogue, c'est ça ?

- Oui, c'est ça… Mais je te propose qu'on parte tout de suite, j'ai déjà programmé une destination…

- Oh, non, Johnny t'es pas sympa ! Moi je voulais qu'on la choisisse ensemble, notre planète.

- T'inquiète, j'ai pas choisi de planète… C'est juste un petit saut de puce que j'avais envie de faire depuis longtemps… Tu verras, tu ne le regretteras pas… »

J'appuie sur le bouton "Y aller", et tout s'enchaîne. Le vaisseau vrombit légèrement, s'élève au milieu de la grande salle. La porte s'ouvre devant nous. Et d'un coup ça part.

Nous passons la porte à une vitesse déjà considérable, puis le vaisseau se cabre vers le haut, frôle la base exo-terrienne sur le dos et part comme une balle dans le vide.

Puis les fenêtres se ferment et on ne voit plus rien, on ne sent plus rien. Nous arrivons dans à peine dix minutes.

 

Quand les grandes fenêtres se sont rouvertes, et bien que je me sois préparé à la vision, je n'ai pu empêcher une larme de perler sous mon œil droit.

Depuis des années j'imagine ce point de vue. Juste un saut à l'extérieur de la galaxie, assez loin pour la voir en entier.

Elle est là, étendue devant nous comme une roue immobile. Scintillante de toutes ses étoiles. Scintillante, peut-être aussi, de toutes les âmes qu'elle abrite.

Si je le demandais à l'ordinateur, je pourrais afficher sur la fenêtre le nom de chaque système stellaire. Mais je ne le demande pas, je regarde, je m'emplis de la vision. Je sais que ce sont des mondes. Maintenant, la galaxie est mon monde.

Vania est heureuse, elle sourit d'émerveillement. Elle a posé sa main sur la vitre, comme si elle voulait toucher la spirale laiteuse et diamantée. En la regardant, je pense que ça irait bien à son cou. Une galaxie scintillante qui déferlerait entre ses seins. « C'est beau », dit-elle sous la pression de mon regard.

La galaxie se détache majestueusement sur le fond noir de l'univers. Mais, contrairement à ce que l'on voit sur les photos prises depuis la Terre, il n'y a aucune étoile devant ni autour. Il n'y a rien pour gêner le regard, pour laisser supposer une quelconque homogénéité de l'univers. Il y a la galaxie, quelques amas globulaires autour, un vague halo d'étoiles éparses, et puis plus rien.

Je file de l'autre côté du vaisseau, laissant Vania en plan, pour voir le "plus rien" de plus près. Libérée de la lumière galactique, la vue est tout aussi magnifique. J'appelle Vania.

Il n'y a pas "rien", en fait. Pâles, lointaines et éparses, on voit d'autres galaxies. Des petites spirales de formes variées et vues sous tous les angles. Et un noir intense qui domine.

À nouveau une autre dimension, l'univers n'est plus proche avant d'être lointain, il est lointain tout court. Il est rempli de vide, à cette échelle aussi, comme à toutes les échelles.

Et nous sommes là au milieu, dans notre petit vaisseau, séparés du néant par une simple vitre. Je commence à avoir un léger vertige, Vania détourne carrément le regard.

Nous revenons au bureau de pilotage – on ne peut pas parler d'un cockpit, ou d'un poste de pilotage, il n'y a qu'une table et un ordinateur, et le bouton rouge. La galaxie est toujours là, elle nous absorbe à nouveau, immédiatement.

Par rapport aux images des galaxies vues de la Terre, j'ai plus l'impression d'un tourbillon de très fines pierres précieuses. Il n'y a pas de flou. Et il n'y a pas ce réseau d'étoiles proches qui, par contraste, laisse penser que la spirale est uniforme. Elle est en fait constituée d'une myriade de points brillants, seul le centre est complètement lumineux.

Après encore dix bonnes minutes de contemplation béate, nous décidons d'aller faire une petite sieste ensemble, avant de nous mettre à choisir une autre destination.

Le matelas est excellent. Et Hermès a eu le bon goût, ou la malice, de nous mettre un seul grand lit.

 

Après avoir préparé instantanément un excellent Chili con carne et l'avoir dégusté, après quelques petits verres de mezcal, nous nous remettons devant l'écran pour fouiller la base de données comme un dépliant touristique.

Il y a tout ce qu'on pourrait désirer savoir sur les planètes, des photos, des films panoramiques, parfois même des caméras en direct. Et toutes les informations nécessaires : climat, nourriture, faune et flore.

Pour la première, nous lisons tout. Puis, rapidement, nous réalisons que nous ne pourrons jamais les passer chacune en revue. Même en restreignant la recherche à des quasi-clones de la Terre nous avons encore le choix entre plus de trois mille systèmes.

Alors nous commençons à passer plus vite d'une page à l'autre, nous nous exaltons. Il suffit qu'un animal ou une plante ne nous semble pas très agréable pour que nous passions à la suite. Notre but n'est plus de choisir une planète mais de nous émerveiller devant la diversité du monde. Et il y a de quoi.

 

Notre premier choix tomba sur Istriade. D'abord pour le nom, qui avait attiré notre regard, puis à cause d'une photo en gros plan de son sable rose-orange, qui avait rendu Vania hystérique.

Un paradis.

Climat optimal, des pluies régulières mais courtes, aucun prédateur mais des petits animaux forts sympathiques, une végétation magnifique, et largement comestible.

Et un petit chalet construit récemment par des touristes exo-terriens.

J'ai demandé à l'ordinateur de nous poser sur la plage, devant le chalet. Ce qu'il a fait comme s'il connaissait déjà le chemin.

Quand il pleut, nous rentrons. Quand il fait beau, nous sortons. Quand nous avons faim, des fruits poussent aux arbres. Et quand nous avons soif, il pleut à nouveau…

Un vrai paradis.

Nous y sommes restés quelques semaines, puis nous avons à nouveau eu envie d'aller courir la galaxie.

 

Nous avons séjourné dans de multiples paradis, tous différents mais tous excessivement agréables.

Aujourd'hui, assis devant l'ordinateur, nous faisons défiler les planètes sans rien voir qui puisse encore nous exciter.

Nous avons vu tellement de paysages magnifiques que nous pourrions en rester là. Nous sommes rassasiés de paradis.

Nous allons donc maintenant rechercher les sensations, la pluie, les tempêtes, le grandiose plutôt que le beau. Et pour plus tard encore, il nous restera le laid.

 

Même la laideur a ses limites. Mais là, je crois bien que nous tenons la perle rare. Mieux que chercher le beau, le grandiose, ou le laid, il nous faut chercher l'inconnu.

Nous avons trouvé une nouvelle planète, Krytsa, avec une mise en garde écrite en grosses lettres rouges : « ATTENTION : les données concernant ce système n'ayant pas été remises à jour depuis plus de mille années terrestres, les conditions planétaires, tant géologiques que biologiques, ainsi que la faune et la flore, ont pu largement évoluer en regard de ce qui est décrit ici. »

Tout à fait ce qu'il nous faut maintenant. La découverte totale, l'aventure extrême.

 

Ce voyage, comme tous les autres, fut rapide et très calme. Les fenêtres se sont rouvertes alors que nous étions déjà dans l'atmosphère ocre de la planète inconnue.

Le vaisseau, semblant connaître parfaitement les lieux, survole rapidement une terre chaotique, des canyons, avec très peu de végétation. Ça ne semble pas particulièrement accueillant.

Sur la carte, nous avons indiqué comme point d'atterrissage le dernier lieu visité par des humains, il y a très longtemps. Nous espérons y trouver une cabane qui nous permettrait de quitter un peu le vaisseau, de dormir sur la terre ferme, et peut-être aussi pourrions-nous trouver des indications sur la planète.

Quand le vaisseau oblique vers le sol, nous ne reconnaissons pas l'endroit. Sur la carte, il y avait une rivière, de la végétation. Et là, il n'y a rien. Juste une vaste plaine de terre craquelée, pratiquement pas de vie, à part deux ou trois pauvres arbustes.

Plus près du sol, nous constatons qu'il y a bien comme l'ancien lit d'une rivière, mais plus une goutte d'eau. Le vaisseau se pose dans un nuage de poussière rougeâtre.

Cette planète n'est visiblement pas accueillante, mais nous décidons tout de même de descendre un peu, respirer un air que l'ordinateur de bord nous assure respirable.

 

Tout de même, ça sent un peu le soufre. Ou peut-être pas le soufre, mais une odeur de chaleur, de brûlé, de guerre. Nous regardons les alentours, pas rassurés, un peu dépités. Il n'y a pas de campement, pas de végétation, probablement rien à visiter sur cette planète désolée.

Je marche un peu à l'écart, pour le principe, pour ne pas remonter tout de suite dans le vaisseau. Vania préfère rester près de la passerelle, elle parcourt l'horizon du regard, la main toujours accrochée à la rambarde, comme si elle craignait de se faire emporter par une force invisible.

Je me penche vers le sol pour palper un peu de la terre rouge qui s'étend à perte de vue. Mais, avant que je ne l'atteigne, c'est le sol qui monte vers ma main.

Un grand boum, qui fait tout trembler.

Surpris, je me retourne vers le vaisseau. Vania est déjà remontée, elle m'attend en haut de la passerelle, n'osant pas encore crier pour me faire revenir, mais déjà le regard pressant.

Elle a raison, cette planète craint. Je reviens rapidement vers le vaisseau.

Deuxième secousse, puissante. Je manque de me casser la figure. Puis troisième et quatrième juste derrière. Puis ça s'enchaîne, ça fait comme un roulement, un galop gigantesque.

J'ai du mal à courir, à chaque secousse le sol se dérobe sous mes pieds puis remonte violemment. C'est un peu comme courir sur un escalier tombé au sol. Vania m'attend toujours en haut de la passerelle, la main sur le bouton de fermeture, le vert.

J'escalade la passerelle à toute vitesse, sans me retourner. Elle bat sur le sol, le vaisseau sursaute, c'est un miracle que j'arrive entier en haut. Je m'affale aux pieds de Vania.

Décoller vite. Je cours dans le bureau. L'ordinateur est là, allumé, mais sans aucune destination choisie, prête à l'emploi. Pendant que ces pensées traversent mon esprit, en une fraction de seconde, mon regard traverse la vaste fenêtre. Sans que mon cerveau n'ait encore eu le temps de trouver une explication logique à la chose, je vois une masse colossale se ruer sur nous, un nuage de poussière phénoménal et rouge plane derrière.

Un chien de la taille d'un dinosaure, ou plus gros… Un truc qui semble s'être réveillé au fin fond de l'horizon pour courir vers nous.

Chaque fois qu'une des quatre pattes monstrueuses touche le sol, ça fait une secousse, énorme, de plus en plus énorme à mesure que la bestiole se rapproche.

Elle n'est plus très loin maintenant, il faut que nous partions, vite.

Mais je n'ai pas le temps de jouer avec l'ordinateur.

J'appuie sur le bouton rouge au milieu de la table…

 

Je fais des rêves magnifiques ces derniers temps… Magnifiques, mais un peu délirants.