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Lire > Chapitre 30 :

30.

Vania

 

« Ils m'ont demandé si Johnny était fou, si moi j'étais folle. Bien sûr que je suis folle ! Si vous aviez vu tout ce que j'ai vu… »

 

« Quant à Johnny, après notre "formation", il a carrément disjoncté. Je ne comprenais pas… Jusqu'à ce que je disjoncte moi-même, là j'ai compris. »

 

« J'ai vu ce monde, voyez-vous, j'ai vu ce monde… Et quand on l'a vu, je vous assure qu'on ne l'oublie plus, qu'on ne le quitte plus du regard. »

 

« Je ne suis pas, comme Johnny, investie d'une mission. Pour l'instant je vis ma vie, simplement.

Si je restais sur terre, je continuerais des études ou chercherais un travail. Dans l'espace, je ferai ce qu'on doit faire quand on y est, je ne sais pas encore quoi, on verra bien. »

 

« Je pars en vacances, j'accompagne Johnny pour une petite balade de quelques années sur une autre planète. Ça me semble une expérience intéressante. Après, nous reviendrons et je reprendrai ma vie d'avant. Ou peut-être voudrai-je partir à nouveau. Peu importe, en fait.

Voyez-vous, tout ça me semble tellement naturel maintenant !

Il y a des extraterrestres, des exo-terriens ? Oui, et alors ? Il fallait s'en douter, non ? C'est très logique.

Lorsque les derniers barrages tombent, je crois qu'on oublie immédiatement jusqu'à leur existence. Lorsque le dernier voile a fini d'obstruer la fenêtre de notre conscience. »

 

« Depuis mes premières rencontres avec Hermès, j'ai noté tout ce qu'il nous disait, et tout ce que j'en pensais, comme dans un carnet intime de collégienne. Je suis ahurie de ce que j'y lis maintenant. J'ai tellement changé.

A posteriori, toute cette résistance me semble inutile, ridicule, dérisoire, illusoire… Mais on se laisse prendre, on n'y peut rien. J'espère que ça sera plus facile pour vous. »

 

 

Hermès

 

« Vous demandez-vous toujours si les extraterrestres existent ?

Le problème n'est pas là, le problème est de savoir si l'humanité terrestre devient une humanité planétaire ou non. »

 

« Si vous devenez une humanité planétaire, vous vous intéresserez forcément à ce qu'il y a dans l'univers. Et là, vous verrez bien s'il est habité ou non.

S'il n'est pas habité, très bien. Dans quelques millénaires, vous serez un vieux peuple. Allez-y, commencez à voyager, visitez des planètes. Vous verrez, vous rencontrerez des civilisations en plein développement. Vous viendrez les regarder la nuit, ça vous éclairera sur votre propre passé.

Et s'il est habité, très bien aussi. Bienvenue. Ravi de vous rencontrer. Venez nous raconter comment vous voyez la vie.

Alors non, le problème n'est pas de savoir si je suis réel ou non, cela est accessoire. La seule chose importante est de savoir ce que vous voulez faire, ou ce que vous pouvez faire. »

 

« Johnny et Vania vont partir quelques temps. Je crois que la vie sur terre les épuise un peu maintenant, le fantasme collectif devient dur à supporter pour eux.

Mais je crois qu'ils reviendront, et je ne sais pas ce qu'ils feront alors… »

 

 

Johnny

 

« On peut le prendre de plusieurs façons : soit c'est vrai, soit j'ai déliré à partir de la sortie de l'hôpital, et alors rien n'est vrai, tout est dans le délire…

Y compris Vania et Hermès…

Les voyages, les rencontres… tout. »

 

« Je pourrais être dans une chambre d'hôpital…

Je suis allongé sur le lit blanc, dans une tunique blanche. Il n'y a que moi dans une salle toute blanche et close. Les yeux en l'air, gavé de chimie, je rêve…

Cette idée est sécurisante, ne trouvez-vous pas ?

Ou peut-être est-ce autre chose ?

Je suis avec Vania et Hermès, sur les rives du lac de Côme. Nous prenons tranquillement un petit-déjeuner à la terrasse d'un hôtel. Notre dernier petit-déjeuner sur terre avant longtemps. On pourrait être dans un aéroport, mais les soucoupes volantes n'atterrissent pas encore dans les aéroports, elles préfèrent la discrétion des campagnes. »

 

« Où est le rêve ? Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce que la vérité ?

Il y a la vérité de la fantasmagorie sociale, dont tout le monde connaît la fragilité, ballottée au gré de la mode, des peurs et des enthousiasmes collectifs. Elle dit que l'univers est immense, vide, lunaire, peut-être granitique ou en cendres, mais en tout cas vide.

Et il y a l'autre vérité, celle qui s'est doucement frayé un passage dans mon cerveau, la vérité des étoiles. Dans cette vérité-là, l'univers est trop vaste pour être vide, ou pour le rester.

Si l'univers n'est pas habité, c'est sûrement qu'il n'existe pas, que seul existe un consensus fantasmagorique entre tous les humains de la Terre, pour imaginer une voûte étoilée, des explosions, des galaxies, et tout le reste.

Mais si je ne rêve pas, si je suis bien en train de plonger une tartine de beurre salé dans mon café en discutant gaiement avec Hermès et Vania, alors je peux vous assurer qu'il n'est pas vide, il est peuplé d'humains. »

 

« Je sais maintenant ce qu'est un humain. Je l'ai toujours su, en fait. Mais cette connaissance était perdue sous un monceau de croyances, de fausse science, et d'inconscience. »

 

« Finalement, ce n'est pas très important…

Nous sommes déjà un bon nombre d'extraterrestres sur Terre… »